Je suis rentrée de Californie il y a quelques jours et il semblerait que celle-ci m’ait suivie jusqu’à Montréal puisque mardi, 2 des 3 groupes – The Offspring et Dead Sara, pour info – viennent justement de la West Coast.

Mais on garde le meilleur pour la fin. C’est toujours comme ça qu’on fait, non ? Première partie et premier groupe : The BCASA, un groupe punk montréalais. BCASA, c’est l’acronyme de The Bill Cosby Anarchist Society Of America. Toute une histoire. Paru en mai 2011, leur album Bateman Begins est un concentré de références à des jeux vidéo, à la Super Nintendo. Bref, on retourne en enfance. Et quand on voit les deux chanteurs, on se dit qu’ils ont été dopés au Redbull avant de monter sur scène tellement leur énergie est sans limite. Peut-être leur plus gros point fort.

Musicalement parlant, c’est un peu décousu et surtout très criard. L’attitude y est mais le reste ne suit pas. Si certains titres, plus posés, pourraient être de vrais tubes, d’autres sont juste inaudibles. Et on a trop souvent l’impression que le chanteur se prend pour une pâle copie de Howlin’Pelle Almqvist. Bon, on ne va pas non plus les blâmer de prendre The Hives pour mentor. Il y a pire comme référence. Mais avec un peu de travail sur la production et plus d’originalité dans les sonorités, le groupe pourrait nous offrir d’excellents morceaux.

Première partie toujours mais deuxième groupe, tout droit venu de Californie : on passe de deux chanteurs déjantés à une chanteuse ultra-déjantée, mais néanmoins très talentueuse. Et c’est peu dire. Elle aussi s’était probablement dopée au Redbull avant de venir enflammer la scène du Métropolis. Avec une énorme bannière sur laquelle un cosmonaute trône fièrement avec le nom du groupe, Dead Sara arrive donc pour chauffer le public avant The Offspring et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emily Armstrong – la chanteuse du groupe – ne manque pas d’énergie, et encore moins de voix ! Connu pour leur titre Weatherman, le groupe n’en est pas à son premier coup d’essai, et ça se voit. Se déchaînant sur son micro et sur sa guitare, Emily Armstrong nous livre des titres enchaînés à la perfection, avec un rythme effréné.

Avec une voix qui peut s’avérer aussi douce que rauque, la chanteuse nous envoûte littéralement et nous transporte dans son monde. Siouxsie Medley, la guitariste, fait de même avec son instrument. La set-list est parfaite, l’interprétation aussi. Rien à redire. Après 1h45 de show pré-Offspring, on sent que l’impatience du public est en train de monter. Elle monte, elle monte….et elle explose quand la fameuse tête de mort enflammée – emblème du groupe – apparaît derrière la batterie de Pete Parada. Mais comme tout bon groupe de rock qui se respecte, The Offspring se fait attendre et doit très certainement boire des litres de bière en backstage. « Ça fait trop longtemps qu’on n’est pas venus ici », lance Dexter Holland. Il n’en fallait pas plus pour exciter les Montréalais. Mais pas le temps de discuter, Holland nous balance un nouveau titre, les fans ont l’air d’apprécier et il n’est pas question de s’arrêter en si bon chemin.

Les morceaux de leur nouvel album Days Go By, sorti en juin 2012, viennent pimenter la liste exhaustive de vieux tubes ressortis des placards et Holland nous balance des titres des années 90 façon 2012, avec une voix certainement plus mature et plus posée. Parmi les antiquités musicales, on retrouvera les excellents Come Out And Play, Why don’t you get a job?, You’re gonna go far, Kid, Pretty Fly (for a white guy) ou encore The Kids Aren’t Alright. Plus le concert bat son plein, plus le public use de ses cordes vocales pour montrer qu’à Montréal, on sait mettre l’ambiance. J’en ai perdu un tympan, soit dit en passant. En parlant du public, il sera à noter que The Offspring rassemble les générations, vraiment toutes. À peu près de 7 à 77 ans ! Comme quoi, le punk rock n’a pas d’âge. Et en parlant d’âge, Dexter Holland n’est pas ce qu’on peut appeler un débutant.

Avec sa coupe blonde platine qui a traversé les âges, quelques kilos en plus et un look un peu plus sage, le leader de The Offspring nous a, simplement mais efficacement, balancé une set-list, sans grande surprise, mais qui contenait l’essentiel. Et un petit rappel énergique, avec trois titres tubesques, pour terminer la soirée en beauté. L’interprétation n’était pas très différente de celle des albums mais le groupe aura eu moins le mérite de me rappeler mes soirées d’ado. Le mot de la fin ? The Offspring, c’était mon groupe chouchou quand j’avais 15 ans. Je les ai « oubliés » pendant un temps, je les ai vus en concert, c’était top. Pas le concert de ma vie mais une bonne dose de botox, gratuite et sans douleur qui plus est.

Si vous avez l’occasion de pouvoir aller les voir, ne la manquez pas ! (Marine Lardennois)

Setlist

  1. Hurting as One
  2. All I want
  3. Come Out and Play
  4. Days Go By
  5. Have You ever
  6. Staring at the Sun
  7. Gone Away
  8. Turning Into You
  9. Bad Habit
  10. Gotta get away
  11. OC Guns
  12. Kristy, are you doing okay?
  13. Why don’t you get a job?
  14. Dividing by zero
  15. Slim Pickens does the right thing and rides the bomb to hell
  16. You’re gonna go far, Kid
  17. Pretty Fly (For a white guy)
  18. The Kids Aren’t Alright

Rappel

  1. Americana
  2. (Can’t Get my) Head around you
  3. Self Esteem