C’était soir de retrouvailles familiales vendredi soir dernier au Théâtre Corona avec la venue du groupe ontarien The Tea Party, un des préférés des Montréalais depuis nombre d’années.

Ontarien est un bien grand mot, car nous savons tous que les membres du groupe habitent chacun dans leur bout du monde respectif. Jeff Martin, dont le port d’attache était Montréal dans les années 1990, habite désormais Byron Bay en Australie. Stuart Chatwood se la coule douce à Vancouver et Jeff Burrows est le seul qui est resté proche de ses racines en habitant encore à Windsor en Ontario, sa ville natale.

Quoiqu’il en soit, The Tea Party revenait à Montréal, eux qui n’étaient pas venus dans la ville des festivals depuis presque quatre ans. Même Martin n’était plus trop certain du temps qui était passé depuis leur dernière visite. Malgré la distance entre les membres hors scène et sur scène, nous avons eu droit à toute une machine de rock sur les planches du Corona.

Un Jeff Martin en grande forme nous a livré les succès de son groupe devant une salle bondée et vendue d’avance à la musique du groupe tant aimé des Montréalais. Alors que le groupe donne une leçon de rock aux Montréalais, mais pas tellement aux fans de Tea Party (dont je suis), cela ne rend absolument pas service au groupe. Je m’explique.

Oui, en tant que fan du groupe nous voulons les entendre jouer leurs grands succès. The River, The Bazaar, The Messenger, Save me et Sister Awake, etc., mais le matériel de The Tea Party est tellement plus vaste que cela. Neuf albums studios, trois albums live et une compilation de leurs grands succès devraient être suffisant pour que le choix des chansons soit tellement mieux choisi et surtout, plus varié. Des pièces comme Midsummer Day, A Certain Slant of Light, Sun Going Down, Drawing Down the Moon, Gyroscope Army Ants et combien d’autres, auraient pu être intégrées dans le spectacle.

Mais non. The Tea Party fait un peu dans la paresse à ce niveau-là. Il n’y a que les plus grands succès qui les intéressent. Et ce, depuis bon nombres d’années. En fait, depuis beaucoup trop d’années. Leurs fans ne sont-ils intéressés que par The River, eux aussi? Est-ce que c’est seulement Sister Awake qui les allume? Sûrement, car hier soir, leurs fans étaient en liesse devant le trio. C’est bien dommage. La paresse musicale d’un groupe se transmet trop facilement à leurs admirateurs. Et ils ne sont pas les seuls dans le monde de la musique à tomber dans ce piège.

Oui, il est vrai que le groupe est en grande forme, autant musicalement que physiquement, mais il est bien facile d’être en forme musicalement quand on présente les mêmes pièces depuis une quinzaine d’années. La seule nouveauté de la set list fut « Black River, » même si elle n’en est pas une. Une chanson sortie il y a trois ans et déjà jouée dans la dernière tournée du groupe. Pas de « Summertime » ni de « The Beautiful » qui est en grande rotation sur les ondes de la radio rock par excellence à Montréal. Quand je vous dis « paresse », c’est de cela dont je vous parle. Et ce n’est vraiment pas par manque de temps que d’autres pièces ne sont pas intégrées dans l’heure et demie de spectacle… Disons que le temps n’était vraiment pas ce qui manquait!

Malgré le fait que j’ai eu bien du plaisir, il est vraiment triste de constater que les groupes que j’aime et respecte au plus haut point se laissent guider par leur régulateur de vitesse intérieur. Jeff Martin a bien plus à donner que ce qu’il nous a offert vendredi soir, bien que ce qui nous a été présenté était tout de même extrêmement solide.

SET LIST : The River

The Bazaar

Psychopomp

Fire in the Head

The Messenger

Black River

Heaven Coming Down

Save Me

Temptation

…….

Winter Solstice Sister Awake

Oui oui……c’est tout! Finito! Hé ben!

Photo d’archive