Après des années de débats politiques, Trois-Rivières a enfin eu son amphithéâtre tant attendu cet été. Situé sur les anciens terrains de la papetière Tri-Pap (C.I.P) ce dernier se dresse de façon imposante au confluent de la rivière St-Maurice et du fleuve St-Laurent. Il a été inauguré il y a quelques semaines avec une série de spectacles montés sur mesure pour l’occasion par le Cirque du Soleil, mais son baptême de show rock n’avait lieu ce vendredi avec nul autre que les légendaires ZZ TOP. Le tout dans le cadre du festival Trois-Rivières en Blues, qui en est à sa septième édition.

La première partie avait été confiée au groupe à saveur southern rock BlackBerry Smoke. Une belle entrée en matière, mais visiblement pas beaucoup de gens connaissait ce groupe d’Atlanta puisque l’amphithéâtre était encore en train de se remplir doucement. Il faut dire que la culture Southern Rock ici au Québec est loin d’être ce qu’elle est chez nos voisins du Sud, où le groupe connaît un bon succès. Ils seront entre autres sur la bande sonore de la mouture 2016 du jeu de football Madden, qui sort d’ici quelques semaines. Mais peu importe le groupe qui devait réchauffer la place, les gens étaient sur place pour une seule chose : ZZ TOP.

C’est dans un décor de scène quand même sobre, mais efficace, que le trio s’est amené sous une acclamation générale soutenue. Deux écrans géants au niveau de la scène nous ont projeté des images aléatoires de style»’série B»’, dans le même genre que l’on peut retrouver dans leurs vidéoclips. Et un gros «’wow»’ pour les pieds de micro, des monstres de chrome copiant de façon identique les tuyaux d’échappement d’un poids lourd.

Musicalement je crois que les amateurs qui étaient sur place n’ont pas été déçus. Majoritairement constituée de gens dans la quarantaine, la foule était venue entendre du blues qui a traversé les époques et c’est ce qu’elle a eu. Par contre, un peu plus d’interaction aurait été la bienvenue, puisqu’à part un «’how are you tonight?»’, les gars ne se sont presque pas adressés à la foule. Bien qu’il y ait eu de petits «’peaks»’ sporadiques, la sonorisation était bien dosée et présente partout où se trouvait dans l’amphithéâtre.

Ils ont gardé La Grange, leur plus grand succès (à mon avis), pour le premier rappel. Mais ils ont quand même étalé les airs connus tout au long du spectacle pour tenir les gens sur le bout de leurs pieds.

Il s’agissait du baptême rock de ce chef-d’œuvre d’architecture, et du côté des guichets ce fut un succès sans contredit. Mais de l’intérieur, on a pu clairement voir qu’une période de rodage est nécessaire pour faire tourner une aussi grosse machine. Peu importe leur ampleur, les médias qui couvrent les événements musicaux doivent avoir leur place pour immortaliser et faire circuler les images des spectacles qu’ils couvrent. La façon de faire pour ce premier spectacle serait à mon avis à revoir puisque le tout s’est déroulé de façon chaotique pour ceux et celles qui avaient comme job de capter les images. Avec des consignes raisonnables, claires et surtout respectées, tout le monde peut y trouver son compte.

La logistique autour des concessions aura aussi besoin de polissage, mais comme mentionné plus haut, nous avons assisté au baptême rock du site et le temps saura nous dire si les devoirs ont été faits. Une chose est certaine, le potentiel est là et avec une capacité totale de 9000 personnes, dont 3500 places assises et couvertes par le toit, on peut s’attendre à de bien belles choses entre Montréal et Québec pour les prochaines années.

Texte et photos : Insolite Photographie