Le groupe Garage Red Mass vient tout juste de lancer un nouvel opus intitulé A Hopeless Noise. Fidèle à leur réputation — le trio se présente parfois sur scène en nombre de 19 musiciens — ils ont invité un grand nombre d’artistes à prendre part à la célébration. Chacun ajoute sa touche créative afin de rendre justice à l’œuvre globale dans une harmonie chaotique et décadente. C’est une trentaine d’artistes au total, en plus d’une chorale, que l’on retrouve sur les onze pièces, dont plusieurs noms particulièrement mythiques comme celui de Mike Watt, le fondateur des légendaires Minutemen et membre des Stooges depuis 2003, ainsi que le nom de Evan Dando chanteur des Lemonheads. Plus près de chez-nous, ce sont des musiciens de Duchess Says, Chocolat, Godspeed you Black Emperor et Hugo Mudie qui sont venus prêter main-forte au trio montréalais afin de participer à cette fête infernale qui ne semble jamais se terminer… pour notre plus grand plaisir.

On parle en général de Red Mass comme étant un groupe Punk aux sonorités Garage, voire Yé-Yé. Ce n’est pas faux, les musiques sont foncièrement dansantes alors que les thématiques sont catégoriquement lourdes et sombres. C’est criard, mais toujours rassurant. Jamais agressif. Les deux voix principales, masculines et féminines, se chevauchent d’une manière précise et entraînante. Nous naviguons dans un univers tout à fait malsain, mais d’autant plus agréable.

L’album effectivement met en scène plusieurs influences et styles, mais toujours en gardant l’œil sur l’objectif premier qui est de faire la fête une toute dernière fois avant l’apocalypse, avant l’agonie. On y sent, justement ici, un peu de The Damned ou The Misfits (Life is a Cabaret, Young Lovers). On y entend beaucoup de Glam-Rock; Bowie, T-Rex même Lou Reed post-Velvet Underground (Diamond Girl, To Fall from Grace). Le grunge au féminin semble aussi faire partie des influences majeures sur la production toujours très Lo-Fi; L7, 7 Years Bitch, The Gits (Howl, Devil in Disguise).

L’album est tout à fait réussi, sublime. Il entraîne le mélomane dans une expérience auditive remplie de mésaventures et de drogues dures, un peu comme un marathon de Retour à Brooklyn.

Meilleures pièces

— My Drugs

— So Cruel

— Life is a Cabaret

POUR ECOUTER

POUR ACHETER LE VINYLE