Trois groupes, une salle en taille réduite pour l’occasion et, un public plutôt réceptif. Cependant, pas sûr que le Centre Bell était l’endroit idéal pour Broncho, Portugal. The Man et Cage The Elephant ; mais l’énergie n’en était pas moins présente. Retour sur une soirée haute en couleur.

Portugal. The Man et Cage The Elephant sont des groupes qui, bien que populaires, n’ont pas l’envergure suffisante pour remplir un Centre Bell. Mais salle inadaptée ne rime pas avec concert raté, bien au contraire.

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C’est sur les coups de 20 h que Portugal. The Man entre en scène. Une ambiance planante nous enveloppe chaleureusement tandis que les premières notes de Hip Hop Kids démarrent une soirée qui promet d’être mémorable. Tout au long de leur prestation et pour ajouter une touche d’originalité un MC (rappeur pourrait-on même dire vu son allure) s’avancera à plusieurs reprises sur scène pour s’assurer que le public est là, prêt à recevoir ce qui suivra. Avec une setlist variée, bien que courte, Portugal. The Man nous auront gratifiés de plusieurs bons morceaux comme Got It All (This Can’t Be Living Now), l’excellent Creep in a T-Shirt, Head Is a Flame (Cool With It) ou encore All Your Light (Times Like These) avec la reprise de A Kilo de Ghostface Killah. Purple Yellow Red and Blue vient terminer en beauté la prestation du groupe. Un style incisif et une interprétation sans fautes qui auront tapé dans l’œil du public, visiblement très satisfait.

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21 h 30, les lumières s’éteignent, la foule devient hystérique. À peine débarqué sur scène, Matt Shultz, le chanteur régale déjà son public et les photographes. Si vous ne connaissez pas Shultz, imaginez-vous un Pelle Almqvist (leader de The Hives): déluré, déjanté, monté sur ressorts, mais avant tout d’une générosité sans égale. Cry Baby entame les festivités suivie de In One Ear et Spiderhead. La température ne sera jamais montée aussi vite; on en vient à se demander où Shultz trouve toute cette énergie. Une «bête de scène» comme il est de plus en plus rare d’en voir de nos jours.

«It’s a pleasure to be here, Montreal». Sans nous laisser une minute de répit, les riffs de guitare s’accélèrent, les morceaux s’enchaînent, mais la fougue de Shultz, elle, semble s’intensifier à chaque minute qui passe. Sans comparaison douteuse, Cage The Elephant c’est un peu un boys band revisité, le style, la musique et la classe en plus. Piochant dans leur discographie, le groupe alterne savamment entre des titres énergiques comme Mess Around,

extrait de leur dernier album Tell Me I’m Pretty et des titres aux antipodes, comme Telescope.

Possédé par sa propre musique, le groupe transmet sa passion pour la scène avec un dévouement incroyable. Parce qu’ils donnent sans compter, le public sait leur rendre la pareille en reprenant le refrain de Come A Little Closer à capella. Acclamé pendant de longues minutes et après que le guitariste et le batteur sont revenus sur scène pour entamer les premières notes de Olé, Olé, Olé (que l’on entend souvent pendant les matchs de football, oui), Cigarette Daydreams débute le rappel avec un de ces moments qui fait qu’un concert est réussi; Shultz laissera alors tout le Centre Bell chanter à sa place. Magique. Le classique Shake Me Down puis Teeth viennent terminer une prestation impeccable. Et pour ne pas faillir à sa réputation, Shultz s’éternise sur scène, remercie le public à maintes reprises et ramasse chaque setlist qu’il lancera à quelques fans très chanceux.

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Même si le lieu semblait être un challenge au début, Portugal. The Man et Cage The Elephant auront brillamment réussi leur mission: celle de rendre une salle comme le Centre Bell animée, vivante, vibrante et chaleureuse. Une passion, un amour pour la musique et la scène et une générosité sans failles qui seront allés droit au cœur des fans.

Texte: Marine Lardennois

Photos: Sébastien Jetté