Tout d’abord, j’aimerais vous présenter le groupe Humanity’s Disgrace actif depuis 2015. Vous avez pu en entendre parler dans une de mes critiques de spectacle avec Lost Creation en janvier dernier. HD c’est 4 jeunes hommes remplient d’ambition et de projet. Karl Delorme (chanteur), Olivier Bourgeois (guitariste), Stephen Thomson (bassiste) et Emmanuel Chartier (drummer). L’entrevue s’est déroulée avec trois des quatre membres lors du spectacle de lancement officiel de leur premier EP. La soirée rassemblait Public Outsiders, Aklaska, Closer to found et bien sûr, Humanity’s Disgrace.

DR: Racontez-moi comment le groupe s’est formé, car j’en connais très peu à ce niveau-là.
Olivier et Emmanuel: On travaillait ensemble dans un restaurant, il y a plusieurs années.
Olivier: Je lui ai parlé de commencer un groupe et je lui ai fait écouter des bands, mais il n’aimait vraiment pas ça.
Emmanuel: On peut dire qu’il a été tenace, personne n’aimait ça, mais lui il en remettait toujours en espérant que je change d’idée.
Olivier: Au début, c’était plus du jam, on a commencé à vivre vraiment quand on a commencé à faire des shows en octobre 2015.

DR: Vous avez passé par plusieurs membres avant d’en arriver à aujourd’hui, voulez-vous m’en parler un peu?
Olivier: Oh haha on entre dans une longue histoire, mais pour faire court, j’ai travaillé avec Karl au HMV. Je lui ai parlé qu’on cherchait un chanteur parce qu’encore une fois on n’en avait plus… Et il a voulu tenter sa chance.
Karl: Alors je me suis préparé et j’ai fait les auditions pour me rendre compte que ce n’était pas du tout le “flow” que les gars recherchaient pour le band, mais je n’ai pas lâché. Je n’avais jamais fait ça, j’ai carrément changé de style, mais ça a fonctionné!
Olivier: C’était l’fun parce que Karl a amené un “vibe” positif et créatif au band.»
Karl: Ensuite, c’est Stephen qui s’est joint à nous et voilà Humanity’s Disgrace actuellement.

DR: Qu’est-ce qui vous a amené à votre style actuel (influences, groupe fétiche, etc.)?
Olivier: Chaque membre provient d’un background musical différent. Les influences et inspirations proviennent autant du métal, du death technique, du jazz que du slam. C’est ce qui donne le son assez difficile à classer du groupe, on aimerait bien ça dire qu’on fait du death metal technique progressif, etc., mais qui dit ça?
Rire —
Olivier: Fek on s’en tient à dire qu’on joue du métal technique.

DR: Comment vous vous sentez suite à la sortie de votre premier EP?
Olivier: Épuisé, mais fière que ce soit enfin possible de les vendre après toutes les péripéties! Avec tous les contre temps de la dernière année, jusqu’à la veille du lancement, on ne peut pas dire que nous ne sommes pas fières!

DR: Des péripéties comme quoi?
Emmanuel: Une des chansons du EP n’avait pas de vocal…»
Olivier: Nous avons reçu les nouveaux CD jeudi et j’ai tout inter changé dans la soirée pour m’assurer que nous aurions les bons ce soir pour le lancement.

DR: Oh toute une histoire! Maintenant que c’est terminé, êtes-vous satisfait du show lancement?
Karl: Oui ça très bien été même si je courais partout, car je devais faire le son des autres groupes. Tous les groupes ont amené leur touche de folie, ce qui a donné une soirée unique et très agréable dans l’ensemble.

DR: Karl, je ne peux passer à côté de ton discours engagé sur la misogynie pendant ton set. Ça m’a touché et ça m’a rendu heureuse de voir qu’il y a encore des gens prêts à en parler! As-tu l’habitude de faire ce genre d’intervention pendant vos performances?
Karl: En fait, c’était seulement la deuxième fois que je le faisais. C’est souvent le temps qui manquait et faut dire que j’ai été déstabilisé la première fois que je l’ai fait. Avec le temps, j’ai pris de la confiance sur scène, je me suis inspiré de mon vécu et je compte le refaire lorsqu’on aura l’opportunité d’avoir des gros sets comme au lancement. Ce que j’ai voulu créé c’est que la personne misogyne dans la salle se soit sentie petite dans ses shorts pi qui sortent fumer une clope pendant la toune.

DR: Ça m’amène à discuter des paroles de vos chansons, qui les écris et est-ce que c’est toujours des sujets engagés comme celle sur la misogynie?
Karl: Ça vient de moi en majorité au niveau des idées et oui, je pars toujours d’un thème dans ce genre-là. Stephen m’aide au niveau de mon anglais, mais dans le prochain album, il y aura des chansons qui viendront des idées et seront écrites par Stephen.

DR: C’est cliché, mais avec tout ce que vous m’avez raconté, c’est une question qui se pose. Êtes-vous fière d’où vous êtes rendu?
Karl: Je suis fière à 2000 %, ma voix s’est améliorée depuis mon entrée dans HD. En plus, quand Stephen Thomson est arrivé, il a dû tout apprendre à l’oreille quand rien n’avait été enregistré par l’ancien bassiste.
Olivier: Oui certainement! Nous avons eu la chance de jouer avec des gros noms sur la scène québécoise.

DR: J’ai aussi pu voir passer votre huile à barbe sur Instagram et Facebook. Comment ça se passe de ce côté-là?
Olivier: Oui! Tout le monde est dans le projet, ça s’appelle «Corrupted oil», c’est naturel et fait à la main par le band. On a eu l’idée parce qu’au début les quatre ont avait une barbe et le concept est parti de là.
Karl: On s’est dit que si jamais un band qu’on aime avait ça, c’est sûr qu’on l’achèterait. Ça fait 5 mois maintenant et on n’en a pas vendu beaucoup. Mais on n’a pas fait beaucoup de show non plus.
Olivier: Faut penser au public cible aussi, ce n’est pas tous les métalleux qui veulent prendre soin de leurs barbes. Il y a des styles de métal plus propice que d’autres.

Où vous vous voyez dans les prochaines années?
Olivier: C’est certain qu’on aimerait ça faire de la tournée, on regarde ça et on verra bien.
Karl: Le CD devrait sortir quelque part en 2018, on a vraiment progressé et nos chansons sont vraiment plus techniques et difficiles à apprendre, sans compter le déménagement du studio qui nous a retardés dans l’enregistrement. Mais on y travaille!

DR: Je vous souhaite bonne chance pour la suite de vos projets dans HD, mais aussi dans vos projets respectifs. J’espère vous voir longtemps sur la scène métal québécoise!
Olivier, Emmanuel et Karl: “Merci à toi, c’était très agréable!”

Prenez le temps d’aller écouter et d’acheter leur premier EP!

Entrevue réalisée par: Valery Tremblay-Brunelle

Photos: Valery Tremblay-Brunelle