John Corabi n’a pas besoin de présentation.   Chanteur du groupe Mötley Crüe dans les années 90 et chanteur de plusieurs autres projets et groupes, il est maintenant celui qui est à l’avant-scène du groupe The Dead Daisies.
Vous ne connaissez pas ce nom?   Et bien, préparez-vous, car ils lanceront sous peu (le 9 avril pour être exact l’album BURN IT DOWN. Pour l’avoir entendu, ça sonne comme une tonne de briques.

J’ai eu le privilège de m’entretenir avec John la semaine dernière. Et voici en gros, ce qu’il m’a raconté.

La vie de tournée, ses années avec Mötley Crüe, sa nouvelle vie avec les Daisies… Tout y passe.

Pour ceux qui sont à l’aise en anglais, l’entrevue complète ci-dessous.

ENJOY

DAILY ROCK QUEBEC :
Salut John!

JOHN CORABI:
Désolé du retard Laurent. Je devais faire des entrevues toute la journée, mais les entrevues ont duré plus longtemps que prévu. Je suis vraiment désolé du retard.

DRQ:
Il n’y a pas de problèmes mec! Alors comment vas-tu?

JC:
Bien… Je parle à des gens partout dans le monde aujourd’hui… Tout va bien dans la vie de John Corabi.

DRQ:
Premièrement j’aimerais te parler du nouvel album que j’ai entendu hier. Laisse-moi te dire que c’est un vrai bon album…..

JC:
Merci mon ami!

DRQ:
Un album très catchy…… Il n’y a rien à dire de négatif à propos du nouvel album… Mais avant toutes choses, j’aimerais qu’on parle de quand tu as décidé de te joindre aux Dead Daisies. Car je connais le groupe avant que tu t’y joignes… Les Dead Daisies sont comme des portes tournantes de musiciens… Qu’as-tu pensé en recevant l’appel?

JC:
Marco [Mendoza] m’a téléphoné en 2015… Et pour être honnête, je ne sais vraiment pas ce qui s’est passé avec Jon Stevens, s’il avait d’autres projets ou quoi….. Mais les Daisies avaient des concerts à Cuba et voulaient que j’y participe. Et quand les spectacles se sont terminés, ils m’ont demandé de se joindre à eux, et je suis là depuis ce temps.

Pour être honnête, si Richard [Fortus] et Dizzy [Reed] n’avaient pas reçu l’appel pour se joindre à Guns N’Roses, cette formation serait encore ensemble. Mais nous avons pris Doug [Aldrich] par la suite, nous avons enregistré quelques albums ensemble, quelques tournées également. Mais ce n’est pas des portes tournantes… Car les musiciens n’étaient pas vraiment à part entière dans le groupe. Ils n’étaient que membres remplaçants.

DRQ:
Et tu ne dis pas non à une tournée de Guns N’Roses……

JC:
Évidemment pas…… Je suis très content pour Dizzy et Richard. La plus grosse tournée de 2017 et 2016. Je suis très content pour eux. Ils ont fait beaucoup d’argent. C’est bien pour eux… Moins bon pour nous. Mais Doug est arrivé dans le portrait, il est merveilleux. Nous avons un calibre de musiciens incroyables. Mais ils sont en demande…

DRQ:
Tu parlais plus tôt d’avoir joué à Cuba. J’ai entendu les autres membres parler de ça comme d’une expérience incroyable. Toi, tu en as pensé quoi?

JC:
Honnêtement la même chose. Ce n’était pas seulement de jouer dans un nouveau pays. J’étais personnellement fasciné par le l’histoire entre les USA et Cuba. C’était vraiment génial d’aller là-bas. Et soyons honnêtes… Nous nous sommes fait dire que les Cubains n’étaient pas des gens bien. Tu comprends? Et tu vas là-bas et tu te rends compte qu’ils sont incroyables…

Certaines personnes ne seront pas d’accord avec moi, mais la dernière soirée que l’on était là… C’était complètement fou. Le fils de Che Guevara est venu nous voir… Et puis les fils de Raoul Castro aussi… après les spectacles le fils du président est venu nous voir et nous a dit qu’il espérait que les relations entre les deux pays s’amélioreraient.
C’était vraiment génial et nous avons défoncé les barrières. Le premier show rock à Cuba! J’ai joué 10 fois en Russie… C’est pareil.

DRQ:
Et parlons du dernier album. Était-ce différent comme procédé que les autres albums auxquels tu as participé?

JC:
C’était très similaire aux autres albums des Daisies. Mais pour ce qui est des autres bands comme Mötley Crüe, pour un album ça pouvait durer 1 an comme procédé.
La chose avec les Daisies… Nous entrons en studio, nous nous asseyons pour une dizaine de jours, et nous enregistrons tout de suite. En tout ça prend 5 semaines. Vraiment spontané.

DRQ:
Tu as sorti un disque pour les 20 ans de l’album que tu as fait avec Mötley Crüe. Un album live. Qu’est-ce qui t’a poussé à le faire?

JC:
En réalité je ne voulais pas le faire. C’est mon gérant qui m’en a parlé. Il m’a dit que Mötley était dans leur tournée finale, et que de toute façon ils ne joueraient jamais de ces chansons — là.
Il m’a dit pourquoi ne pars-tu pas en tournée avec cet album. Il croyait que ça fonctionnerait. Et ça à fonctionner. La tournée de Mötley Crüe à cette époque et avec moi n’a pas eu grand succès. Nous n’avons même pas joué au Canada ni à plusieurs endroits aux States. Ni en Amérique du Sud ni en Australie…

Donc ma tournée allait bien et j’ai décidé de l’enregistrer pour en faire un album live. Je ne voulais pas juste faire du Mötley et si des fans voulaient l’entendre… c’est parfait.
J’ai eu des offres pour aller en Asie et en Europe avec cette tournée, mais quand j’ai compté combien il m’en couterait d’y aller, ce n’en valait pas la peine. Alors avec l’album, tout le monde pouvait y avoir accès.

DRQ:
Pour un grand nombre de fans de Mötley Crüe, c’était un excellent album… Pourquoi il n’a pas eu le succès escompté?

JC:
Il y a tellement de facteurs… Premièrement Vince Neil n’était pas dans le groupe. Ensuite ça ne sonnait pas du tout comme du Mötley Crüe.
Initialement nous devions changer le nom du groupe. Et ne pas s’appeler Mötley Crüe. Mais il y a tellement d’argent d’impliqué, nous avons eu beaucoup de pression pour garder le nom Mötley Crüe. Ce que nous avons finalement fait. Nous n’aurions pas dû… Mais nous l’avons fait.

En plus du fait que les chicanes intestines avec Vince ont mis beaucoup de fans d’humeur massacrante… Et MTV dans ce temps-là ne passait pas nos vidéos. Les groupes populaires étant Nirvana, Alice in Chains, Soundgarden etc. Tellement de facteurs finalement. Nous n’avions aucune chance de succès.

DRQ:
Fallait-il demander aux autres membres de Motley leur accord pour le disque?

JC:
Non pas vraiment. Je ne suis pas obligé de demander quoi que ce soit pour jouer des chansons que j’ai co-composé. La seule chose que je dois faire est de mettre les droits des autres sur les chansons. En spectacle je fais ce que je veux. Tout est OK.

DRQ:
La dernière question Jon… Il y a quelques années tu as enregistré des chansons avec Mick Mars. Va-t-on entendre ce résultat un jour sur disque?

JC:
En fait je crois qu’il a les deux chansons sur YouTube présentement (Gimme Blood et Shake The Cage) . Mick voulait que je chante sur un album complet avec lui. Mais dans ce temps-là, j’avais mon projet solo, j’avais les Dead Daisies… Donc je ne pouvais pas lui donner tout mon temps. J’y ai pensé pendant quelque temps, et j’ai décidé de ne pas le faire. Je sais avec qui il travaille, et je suis très excité d’en voir le résultat un jour.

DRQ:
Il y a 30 ans, te voyais-tu encore en train de jouer du rock n roll maintenant?

JC:
J’espérais. Mais tu connais l’industrie de la musique mec….. Ça peut être très dur.
Une journée tu es au top du monde, et le lendemain tu joues dans une ruelle avec une caisse de guitare par terre. Le fait que je suis encore là, et que les gens me suivent encore… je me sens béni.

DRQ:
C’est tout pour moi John. Je vais dire à tous de se procurer Burn it down, un excellent album, et j’espère te voir bientôt à Montréal. Ou au Québec. Il ne fait pas toujours froid au Québec.

JC:
Je sais… j’étais au Maine la semaine dernière, et je croyais qu’on allait être misérable… mais il faisait très beau. Nous sommes par contre sortis à temps, car il y a eu d’énormes tempêtes de neige tout de suite après. J’adorerais venir à Montréal, j’y ai toujours eu du plaisir.

DRQ:
Merci pour ce temps Jon.

JC:
Bye bye

Entrevue réalisée au téléphone le 2 mars par Laurent Lépine