Voler ou rouler?

Le festival Envol et Macadam se déroulait pour une 23e fois la fin de semaine dernière dans la ville de Québec. Cette longue fête de trois jours se produit annuellement et se distingue de par ses lieux de diffusion, son éco-responsabilité et ses nombreux artistes participants. Se déroulant cette année les 6-7 et 8 septembre, cet évènement se consacre totalement aux musiques alternatives et émergentes. Plus d’un millier de formations musicales s’y sont produites depuis sa création. Cet organisme à but non lucratif a pour mission de favoriser la rencontre de bands et d’artistes de la relève avec des artistes professionnels, que ce soit localement ou internationalement. Les concerts extérieurs sont présentés au Parc de l’Îlot Fleurie et les concerts intérieurs se répartissent entre les salles connues de la ville: L’Anti-Bar et Spectacles, Méduse-Salle Multi, Le Scanner, l’Air du temps, le Knock-Out et le Dagobert. Une zone est réservée spécialement aux personnes handicapées sur le site extérieur ce qui est rare dans ce genre d’évènement.

Avec son nom à référence double: prendre son envol ou utiliser la chaussée, je crois que celui-ci a été choisi avec soin. On comprend alors que ce festival permet à plusieurs formations de se faire connaître à leur façon et de se frayer un chemin à leur manière, notamment via Planetrox. Pour profiter pleinement du festival, vous devez justement, voler ou rouler de site en site pour apprécier toute la gamme de groupes qui performent.

Planetrox

Planetrox est une compétition internationale organisée par le festival Envol et Macadam, la ville de Québec et le Groupe Attraction Radio. Le but étant de découvrir les groupes émergents de plusieurs pays à la fois et de faire participer les finalistes au Festival. L’édition 2018 regroupait les pays suivants: le Canada, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la République Tchèque, le Japon, la Chine, l’Indonésie et le Mexique. Le groupe gagnant cette année était Stifled. Un band Pop-Punk/Emo provenant de Prague, République Tchèque.

Plein de bands pour pas cher

Plein de bands se sont produits pendant ces trois jours, précisément 73 et 44 de ceux-ci étaient Québécois. Un dépliant nous était remis à l’entrée, nous pouvions donc tenir entre nos mains l’horaire complet qui nous indiquait également le pays de provenance de chacun des groupes. La passe pour les trois jours achetés à l’avance version «early birds», était à coût réduit d’une valeur d’environ 40 $. Elle vous donnait accès à tous les shows, en salles et extérieurs. Passé le délai prescrit, elle devint alors environ 50 $. Il était aussi possible de se procurer des billets pour une journée, un soir seulement ou pour une salle en particulier.

Coups de cœur

Ne pouvant pas assister à tous les concerts, j’ai dû choisir. J’ai vu Boundaries et Get the Shot à la salle Méduse Salle-Multi le jeudi soir. Comme d’habitude (ok, je les ai vus un peu souvent cette année) ce duo était une formule gagnante. Étant tous deux des groupes originaires de la ville de Québec, le public présent dans la salle les connaissait pour sûr! Boundaries a su faire bouger la foule tandis que Get the Shot l’a littéralement mise en feu! Vendredi et samedi, je me suis contentée des shows extérieurs: Les Trimpes, Grim Skunk, No Fun At All et Bernard Adamus sont les performances que j’ai appréciées le vendredi soir. J’ai bien aimé Les Trimpes mais encore plus Grim Skunk, mon band favori depuis des années. Depuis la sortie de leur nouvel album au printemps 2018: Unreason in the age of Madness, ils font beaucoup de concerts. Pour clore leur année de lancement, ils seront en spectacle le premier décembre au Club Soda à Montréal. No Fun At All est un groupe qu’il est rare de voir en sol québécois. Provenant de Suède, cette formation est de style skate punk. Ils n’ont pas produit d’album entre 2001 et 2008 et depuis, la dernière fois qu’ils nous ont rendus visite était au Amnesia Rockfest en 2015. Bernard Adamus m’a ensuite beaucoup surprise! Je ne connais pas ses chansons et je ne l’avais vu en spectacle qu’une fois au Festival de la Poutine de Drummondville il y a quelques années. J’ai encore plus aimé cette fois-ci et qu’elle n’a pas été ma surprise lorsqu’il reprit la chanson Faire des enfants de Jean Leloup! Wow, il m’a conquise. Cela a bien conclu ma soirée de vendredi. Pour sa part, Martine qui s’occupait de prendre plusieurs clichés du week-end est allée voir les prestations en salle des groupes Peer Pressure, Still Insane et Robert Creek Saloon.

Samedi était le tour d’Obey the Brave, August Burns Red et Parkway Drive de rocker la scène extérieure. Obey the Brave est un groupe punk hardcore/metalcore de Montréal. Regroupant des anciens membres des groupes Despiced Icon et Blind Witness, les gars d’Obey étaient très attendus. La foule devint alors en transe et le pitt s’agrandit. Il était trippant de voir tous ces gens se défouler et musher sur la musique très rythmique et entraînante. Le chanteur est très charismatique et sait faire lever la foule. August Burns Red et Parkway Drive étaient les dernières grosses têtes d’affiche du festival. Je ne pouvais demander mieux; n’ayant pas pu me procurer des billets pour leur spectacle au Mtelus de Montréal le lendemain, dimanche 9 septembre. August Burns Red est un groupe metalcore américain de Pennsylvanie et a lui aussi sorti un album dernièrement (2017) Phantom Anthem. Je les écoute depuis longtemps et j’ai vraiment eu un bon show: assez long, avec les chansons auxquelles je m’attendais. Ensuite Parkway Drive a débarqué lui aussi avec son metalcore, différent, mais tout aussi bon. Ce groupe vient d’Australie et a six albums. Un grand répertoire pour faire bouger et vibrer la foule pendant une bonne heure et quelques minutes. Je me suis moi-même lancée dans le pitt et j’ai déconnecté avec tous les autres fans de Parkway pendant plusieurs chansons. Le petit manteau qui me protégeait du vent en début de soirée était maintenant devenu inutile, trempé et très poussiéreux. Nous avons eu droit à un rappel qui englobait plus que deux chansons: enfin, merci!

Prendre son envol ET utiliser la chaussée!

Finalement, Envol et Macadam vous donnent des ailes et vous font faire plusieurs kilomètres si vous décidez de passer la durée du festival dans la capitale. Vagabondant de salle en salle, de spectacle en spectacle, de bonnes chaussures étaient de mise! Quel moment parfait dans l’année pour s’offrir de petites vacances musicales avant l’arrivée de l’automne! Vous devriez essayer l’an prochain!

Texte: Josée Marcoux,

Photos: Martine Labonté

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