J’ai récemment été au double lancement des albums de Light Bulb Alley et de Hoozbah à l’Esco, deux groupes rock à ne pas manquer si vous aimez le rock. Après avoir fait la critique de Lights and Shade Light Bulb Alley, on vous présente ici l’opus de Hoozbah.

Premièrement, il faut noter qu’on n’écoute pas un groupe de rock indie qui tente de réinventer la roue. On écoute du rock! Le même rock qu’on écoute à CHOM, le même rock que notre père écoute à CHOM et s’époumone à dire qu’on ne fait plus de la musique comme ça maintenant avec les ordinateurs! Évidemment j’exagère, mais c’est vrai qu’avec Hoozbah, on a droit à un band de seventies rock pur et dur. 2 guitares, basse, clavier, batterie, un chanteur à la voix suave et plein, mais PLEIN de solos de guitare. Bon, je fréquente assez de musiciens et d’audiophiles qui vont dire que le retour en arrière c’est bien beau mais la musique c’est fait pour avancer, et pour eux, je dis que l’important, c’est vraiment juste d’écouter de la bonne musique. Que ce soit sur Spotify, YouTube, Apple Music ou Google Music, une fois qu’on écoute notre bibliothèque ou playlist sur Shuffle, on ne se soucis pas de quelle période date un album ou un autre. On veut quelque chose de bon qui nous fait oublier le train train quotidien de notre vie.

Et bien c’est la que Hoozbah entre en jeu. L’album commence avec «Funny Little Situation» qui me transporte directement dans les années soixante avec le jeu de batterie plein de tambourin au couplet et de cloche à vache au refrain. Le clavier est très Soul avec un son d’orgue plus que convaincant. Tout ceci est toppé comme on dit par un solo de guitare très crunchy et avec un usage intéressant de wha. Le jeu de nuance est bien développé sans trop créer des creux trop intenses dans la dynamique et la voix est vivante et entraînante. Somme toute, une bonne manière de lancer son album. Un autre morceau important de l’album est «Slip and Slide», une ode au plaisir et à l’été qui se prête très bien à ce mois de juin. Très peu subtil dans ses jeux de mots, le chanteur chante l’amour et le sexe avec abandon et plaisir. «Tell me Something» m’a tout de suite fait penser à une version beaucoup moins dramatique de «Mother» de Pink Floyd. On y reconnait l’influence aux harmonies et à la progression d’accord au début. Ensuite on tome dans le psychédélisme planant des années soixante. Tout y est rétro et assumé et on ne tente vraiment pas de créer une écoute difficile, tout se fait comme dans de la ouate.

Finalement, le clou du spectacle, si l’on peut l’appeler ainsi est «Statement» dont l’intro au clavier me fait penser à celle de «Summer in the City» (Bien qu’en l’écoutant ça ne sonne pas du tout comme ça). En fait la progression d’accord descendante était un procédé utilisé continuellement dans le Soul des années soixante et soixante-dix. Pensons aux succès d’Aretha Franklin, Sam and Dave, Eddy Floyd, Booker T ou Marvin Gaye et Stevie Wonder.  Bref c’est une formule travaillée et perfectionnée depuis près de 50 ans et elle reste ultra efficace. La chanson change de dynamique de manière assez drastique pour le couplet et tombe dans un Rock plein de Soul qui résonne surtout au travers le travail vocal. Le bridge est un pastiche du Fantôme de l’opéra et se transporte en envolée pianistique planante à la Pink Floyd (pensez « The Great Gig in the Sky » ou au pire au outro de « Layla » pour les amateurs d’Eric Clapton). On termine sur une note politique où le chanteur croon par-dessus des séquences radio qui enchaînent des clips sur la crise d’immigration illégale aux États-Unis et de certains discours historiques sur les droits de l’Homme. C’est efficace et relativement surprenant venant du même groupe qui chante «Slip and Slide».

L’album d’Hoozbah est agréable et est un parfait, car album. Il est bien enregistré, la voix est très bonne et les musiciens maîtrisent leur instrument. C’est une musique qui s’écoute sans penser et qui s’apprécie à la première écoute. On l’aime pour ça, même si on aurait pu demander un peu plus de subtilité dans des pièces comme «Slip and Slide»

 

Pour ceux qui veulent en écouter plus, voici «Kneel to Power» le premier single de l’album

et voici un autre petit bijou d’hédonisme pleinement assumé avec «Be My Queen»