Si vous pensiez vraiment passer une soirée électro tranquille, il ne fallait vraiment pas aller voir Justice au Métropolis.

Avant même de voir débarquer Gaspard Augé et Xavier de Rosnay, c’est A-Trak – DJ et producteur québécois – qui a eu l’honneur de lancer les hostilités.

Et quoi de mieux comme transition avant Justice que l’excellent titre Signatune du très regretté DJ Mehdi ou encore Heads Will Roll des Yeah Yeah Yeahs mixés par A-Trak. Pas de superflu, que du bon.

Deux mois après leur passage à Osheaga, Justice revient à Montréal, plus déjantés que jamais. Dix-huit monstres cracheurs de sons, dix-huit merveilleux petits amplis Marshall sont étalés de chaque côté de la scène. La croix lumineuse – devenue maintenant célèbre – trône fièrement en plein milieu et les deux Frenchies se perdent au milieu de leurs consoles. La disposition ne change jamais, mais on ne change pas une équipe qui gagne.

Les spectateurs, eux, sont plus que prêts. C’est à peine s’ils trépignent d’impatience sur la piste de dance. Il fait déjà trop chaud. Sans même le voir, on sent les corps bouger et transpirer. La soirée risque fort d’être mouvementée.

21h40 – C’est dans un bruit assourdissant – et sous des hurlements frénétiques – que Justice débarque. Habillés de la même veste rouge, ils ne décrochent pas un mot et se plongent corps et âme dans leurs consoles : ils ne sont peut-être pas doués en conversation mais pour exciter un public, un lundi soir de surcroît, ils sont passés maîtres dans l’art. Avec un son presqu’apocalyptique, Genesis donne le ton de la soirée. Les titres s’enchaînent, vaguant entre le premier album Cross – plus agressif et leur tout dernier Audio, Video, Disco.

Le duo ne nous laisse aucun répit et passe de tubes en tubes : D.A.N.C.E, DVNO, We Are Your Friends, New Lands ou encore Waters Of Nazareth. Les amplis crachent, les lumières fusent et leur excellent son électro continue de nous transpercer les tympans. Des dizaines de fans se laissent transporter par le public pour atterrir lourdement sur les vigiles postés devant la scène. Il n’y a pas une seule personne dans la salle qui n’est pas dans un monde parallèle. Justice nous tient en haleine à chaque morceau, s’amusant à mixer différents sons pour nous embrouiller l’esprit (et peut-être aussi le leur par la même occasion).

Tout ça semble être une mécanique bien huilée. Aucune comparaison malsaine mais Justice, c’est comme du Daft Punk miniature. Réglés au millimètre près tant pour le côté sonore que technique, leurs shows ne cessent pourtant de rameuter des milliers de fans. On sait faire de l’électro ou on ne sait pas. Personne ne sait où il était lundi soir. En tout cas, ce n’était certainement pas sur Terre. (Marine Lardennois)