Voilà maintenant 8 ans que Metallica n’a pas sorti un vrai album de musique originale. Est-ce que l’attente en a valu la peine? Est-ce que l’album est bon? Oui et oui, je dirais même qu’il est très bon. Ne partez pas en peur, ce n’est pas leur meilleur, mais c’est selon moi ce qu’ils ont fait de mieux depuis Load en 1996 et c’est ce que je veux que soit Metallica en 2016. Je dis ça, car je suis un vrai fan qui aime toutes les périodes du groupe, mais je suis prêt à parier que de nombreux puristes diront que c’est le plus réussi depuis … And Justice For All. Death Magnetic (2008) avait déjà fait une bonne impression. Il était certes beaucoup mieux produit que le précédent et il avait remis leur style thrash à l’avant-scène. Pourtant, quand l’on s’y attardait, la production était loin d’être parfaite et les compositions étaient trop souvent un essai de retrouver une gloire passée et reprenaient les structures d’anciens morceaux à plusieurs reprises. C’est là que se démarque Hardwired… to Self-Destruct. James et sa bande ont résolument fait un album qui s’inspire de toute leur carrière, qui est heavy, où ils ne se copient pas et qui se situe pleinement en 2016. Toutes mes félicitations à Greg Fidelman, qui a aussi produit le dernier Slipknot, qui lui donne un son monstrueux comme on n’avait pas entendu depuis le Black Album.

Qu’importe quel genre de fan de Metallica vous êtes, il y a des titres pour vous sur les deux disques qui composent l’album. Déjà les deux premiers singles «Hardwired» et le sublime «Moth Into Flame» nous avaient prouvé qu’ils étaient encore capables de nous pondre des tounes rapides aux refrains accrocheurs et «Atlas, Rise!» était tout ce qu’il y a de plus classique. Mais voilà, nombreuses autres facettes sont ici exploitées. Comment ne pas penser au côté métal, aux influences hard rock, du Black Album à l’écoute de «Now That We’re Dead» et «Here Comes Revenge». Imaginez des chansons pesantes, à la limite stoner, comme certaines des meilleurs de Load mais dépourvus du son un peu grunge qui avait déplu à beaucoup à l’époque et vous avez «Confusion» et «Dream No More». Mais là où cette nouvelle offrande du quatuor californien frappe un grand coup, c’est avec les deux grandes pièces épiques, mélodiques, progressives et rapides qui closent chacun des deux disques. On s’était tellement ennuyé de ces changements d’ambiance et de mélodies dans une même composition. «Halo On Fire» et «Spit Out The Bone» sont ce que Metallica a fait de plus surprenantes et de plus abouties depuis les années» 80 et vaut à elles seules l’achat de cette nouvelle parution. J’irais même jusqu’à mettre la deuxième dans la liste des meilleures chansons jamais écrites par le groupe.

Est-ce de là à dire que ce retour est parfait? Malheureusement non. Comme tous les albums doubles, il y a quelques morceaux qui ne sont pas à la hauteur des meilleurs et qui nous donnent l’impression qu’ils ne servent qu’à remplir. Heureusement «Manunkind», «Am I Savages?» et «Murder One» ne sont pas mauvais en soi et ne gâchent pas l’écoute de l’ensemble. Ce n’est que pris individuellement, ils ne sont pas mémorables et ne passeront sûrement pas à l’histoire. Malgré ce petit bémol, Hardwired… To Self-Destruct reste le disque que les admirateurs rêvaient d’avoir de la part d’un groupe aussi mythique et prouve qu’encore aujourd’hui Metallica est toujours pertinent et à toujours quelque chose d’intéressant à dire et juste pour ça, il mérite leur titre du plus gros groupe de métal de tous les temps.

Texte: Sébastien Léonard