Le festival lavallois Diapason débutait ce jeudi avec une performance à guichets fermés du grand Patrick Watson. Le festival aura, lui-aussi, dû se réinventer avec une édition assez différente des années précédentes. Ces complications sanitaires auront eu comme conséquence de développer une nouvelle façon de présenter un festival et d’y assister. Dorénavant, les lieux où sont installées les scènes font autant partie du spectacle que l’artiste lui-même. Le Festif de Baie St-Paul aura peut-être été le premier à faire sa marque de commerce à présenter des concerts dans les lieux enchanteurs, mais surtout insolites et incongrus. La Grosse Lanterne, Osisko en Lumière, Le Shazam et maintenant
aussi le Festival Diapason offre une expérience aux festivaliers qui remet en valeur l’environnement, la nature et le territoire.

Ce spectacle de Patrick Watson est présenté au Bois de l’Equerre. Une petite forêt vierge de tout de même 24 hectares située en plein coeur de l’Ile Jésus entre un quartier résidentiel et un quartier industriel. Un lieu de randonnée prisé par les Lavallois et les autres, que je surnomme affectueusement le Nid à Lucioles puisque dès la tombée du jour – et lorsqu’il n’y a pas de festival-, le Bois de l’Equerre
est gorgé de ses insectes racoleurs qui viennent illuminer les sentiers par leur seule présence. Un endroit parfait pour se promener et encore mieux pour y présenter un spectacle.

L’artiste de Québec Ghostly Kisses, accompagné d’un pianiste, assurera la première partie. Leur pop-atmosphérique est portée par la voix parfaite de la chanteuse. La performance se déroule dans une douceur percutante et à un volume très bas. Les criquets se feront entendre tout au long du spectacle, s’étant invités pour assurer les chœurs. La performance fut courte mais captivante. La reprise de la pièce J’ai demandé à la lune du groupe Indochine nous a tous rappelé à quel point cette pièce est sublime.

Patrick Watson allait clore la soirée avec une performance solo magistrale. Derrière une panoplie de machines d’effets et de synthétiseurs, l’auteur-compositeur montréalais s’est amusé comme un enfant dans l’eau. Sa voix angélique et puissante, et son attitude de gamin qui prépare un mauvais coup a su charmer le public silencieux et obnubilé par la performance. Ses improvisations, ses réinterprétations de ses propres chansons, et tout autant, ses apartés entre les pièces étaient empreintes d’une joie palpable. Un piano qui se désaccorde, des effets qui ne fonctionnent pas, un « spot » de lumière qui tombe par terre, absolument rien n’est venu ternir ne serait-ce qu’une seconde du spectacle devant nos yeux.

Photo: Mathieu Parisien