Il m’a fallu plus de 72 heures de décantation avant de commencer à écrire mon texte sur ce fameux Rockfest 2013.

Par où commencer ? Il aurait été facile de tomber dans les critiques, les commentaires désobligeants, les insatisfactions, les préjugés… Depuis quelques jours, les critiques, pétitions, recours collectifs et les discours houleux envers le Rockfest attaquent de toute part. Effectivement, c’était dangereux et mal organisé. Ça sentait le « Jésus », il y avait des files interminables à chaque kiosque, banque, épicerie et toilette. La sécurité était grandement déficiente et les horaires non respectés. En bref, ce festival ne fut globalement pas une grande réussite.

Mais je m’efforcerais de dire à l’organisation : « ne regarde pas comment tu es tombé, mais accepte plutôt le fait d’être tombé ! ».

Toutefois, je vais me contenter de raconter mon expérience vécue en tant que fan, chroniqueur et amateur de musique. Dans un festival où il y a cinq scènes, c’est un véritable casse-tête d’essayer de tout couvrir. Je tire mon chapeau à mes collègues photographes qui sont toujours sur le qui-vive à courir d’une scène à l’autre. Vous aurez mes comptes-rendus de mes deux journées vécues et quelques mots sur les groupes que j’ai eu la chance de voir en prestation. Nous nous étions donnés à Daily-Rock, le mandat de suivre les groupes de la scène découverte et évidemment les groupes québécois. Ce fut pour moi deux journées de découverte et de redécouverte des bands de notre belle province du Québec. J’ai eu de belles surprises !

Jour 1 :

Arrivée dans ce petit village de 900 habitants, ma première impression fut sans contredit « oh yeah, ça va être fou ! ».  La vision de la marée humaine de joyeux festivaliers qui ont envahi cette petite ville était quasi surréaliste. Du terrain de l’église aux terrains privés, il y avait des campements partout. Ça sent la bouffe de cirque, l’alcool et le pot. Tous les styles confondus, du punk au métalleux ou encore au rockeur, et à toute cette faune éclectique de joyeux lurons, bières à la main qui déambulent dans la ville.

Après avoir réussi à trouver mon site de camping, récupérer mes accréditations, je me retrouve pour la première fois sur le terrain des festivités. Première constatation : pour un festival de cette ampleur, il me semble que l’endroit, les poubelles, les toilettes ne sont pas vraiment adaptés. Je vois une file longue, mais longue de gens qui attendent pour leurs bracelets…déjà à ce moment-là on ressent une ambiance un peu anarchique. Une ambiance de gros party bien entamée et pourtant il n’est seulement que 16 h !

 

Deuxième constatation : avec 150 groupes sur 5 scènes non identifiées, c’est assez difficile de bien s’y retrouver, surtout que seules les deux scènes principales le sont. Mais après un petit temps d’adaptation, mon horaire de marche était bien établi malgré le fait que ce soit un véritable marathon d’aller d’une scène à l’autre. 

Mon orgie musicale peut enfin commencer. De tout au menu : du punk, du ska du trash, du festif, du métal et du punk alternatif. Un gros buffet !

À mes yeux, les groupes à l’affiche de ce festival ne sont pas dans mes groupes favoris, certes, mais je vous décrirais mon expérience en tant que fanatique de musique.

C’est au son de la musique punk rock folk de Flogging Molly que je pénètre sur le site,  dans cette arène digne du temps des Romains. Il ne manquait que les lions 😉 Voilà mon petit compte-rendu de ces 2 journées remplies d’aventures diverses.

Obey The Brave : je suis malheureusement arrivé pour la dernière chanson, mais le petit bout de leur métal hardcore m’a mis en appétit. Déçu d’avoir manqué leur set. Je suis alors parti rapidement pour aller voir Beheading Of a King, mais chemin faisant, je rencontre des amis de très longue date, donc impossible de voir le spectacle. Je retourne m’installer pour Capitaine Révolte. Le groupe reçoit un bel accueil, le son est particulièrement percutant. Ils nous ont livré une performance endiablée de folk punk rock. J’ai bien aimé l’énergie du groupe. Je me prépare pour le prochain groupe qui fait une réunion unique pour le Rockfest, Men o Steel qui est pour moi une de mes belles surprises de la soirée. J’ai adoré le band, ne connaissant aucunement le groupe avant. Ils ont joué devant une foule assez active et plusieurs fans. Le groupe ne s’était pas réuni depuis 17 ans mais a toutefois joué un style que j’affectionne particulièrement. Il joue un pop-punk à tendance métal assez solide et offre une belle prestation.

C’est le tour d’Insurrection : une foule nombreuse les accueille et le groupe nous torpille avec un dearth métal festif. Le chanteur pieds nus et roux se donne à fond et la foule le lui rend bien. La petite scène découverte y trouve ainsi tout son sens. Je remarque beaucoup d’action dans le moshpit, la foule trippe. Encore une belle découverte à apprendre à connaître à mon retour.

Kataclysm est sûrement mon coup de cœur de la journée, sinon du week-end. Il nous ont frappé de plein fouet de leur death métal joué de façon précise. Ils ont réussi à mettre le feu aux poudres. Le « moshpit » est très actif et le chanteur en redemande, enfin un band qui tombe dans mes cordes ! Je sors pour aller manger une poutine tout simplement, pas fameuse, mais elle me nourrit.

 

Je reviens m’installer pour un autre groupe mythique de la scène montréalaise : Groovy Aardvark, qui donne un très bon spectacle. Je les connaissais surtout de nom et c’est la première fois que je les voyais. Je suis resté bouche bée par leur prestation. Quelques membres d’Anonymus se promenaient dans la foule, très nombreuse. Tous les grands hits y sont passés sous les cris de la foule. Nous avons entendu « Boisson d’avril », « Dérangeante », le band est en forme ! On a même droit à la visite du chanteur de BARF qui est venu interpréter « Le Petit Bonheur ». Bref, un spectacle apprécié pour ma part.

 

The Offspring : c’est une foule hyperdense qui accueille le groupe malgré le fait que ce dernier semble manquer d’énergie et moi aussi…Je décide que c’est terminé pour moi,  je me fraie un chemin vers la sortie pour aller rejoindre les bras de Morphée. Après une rude journée un petit lunch et dodo, une autre grosse journée nous attend demain.

Jour 2 :

Un réveil un peu courbaturé, mais relativement en forme et ma première tâche de la matinée sera de me trouver un bon café. Tout en gambadant dans les rues de la ville, on y croise des gens qui n’ont pas encore fini la soirée, d’autres qui, bières à la main, la recommence.

De retour au campement, je vais planifier mon horaire de la journée car il y aura encore beaucoup de spectacles et beaucoup de marche prévue par ce beau samedi ensoleillé.

À mon arrivée sur le site, je reçois l’information que quelques spectacles sont annulés, déplacés ou retardés donc mon petit papier de planification ne tient plus. Voilà, ce sont des détails qu’on ne contrôle pas.

A Perfect Murder sera mon premier plat de la journée, un gros métal hardcore brutal qui en début de journée te saisit les neurones. Le moshpit est déjà bien activé devant la scène déjà assez nombreuse pour cette heure. Ça commence bien ma journée ! À voir l’activité de la foule, ça semble un bon remède pour les hangover ;).

Je me déplace à la scène découverte pour voir Death Lullaby, la foule commence à grossir et le groupe joue un bon métal et le son est excellent. On sent qu’ils sont à l’aise sur scène. Encore un bon band de chez nous que je découvre. Je croise plein de gens qui semblent également avoir apprécié ce qu’ils ont vu.

Ghoulunatics est un groupe que je ne connaissais que de nom, mais ils m’ont fait écarquiller les yeux. Il joue un bon gros métal sale comme j’aime. Beaucoup de fans dans les premiers rangs.

arseniq33 : le groupe de ska nous arrive tout de jaune vêtu comme une gang de poussins bioniques et joue avec beaucoup de détermination et d’énergie. Sans être fan de ska, la musique du groupe est très festive, beaucoup d’ambiance et le son est particulièrement solide.

Politess, avec qui j’ai eu la chance de discuter avec les membres du groupe (nous étions sur le même terrain). J’ai pu réaliser comment les petits bands du Rockfest n’ont pas eu la vie facile, je laisserai faire les détails, mais ma discussion avec les gars m’a permis de voir des passionnés de musique. J’ai assisté à leur spectacle sur la scène découverte. J’ai vu un band assez flyé qui joue dans un style hardcore. Le band finit la dernière toune sur le terrain dans la foule et le chanteur, qui semble en transe durant sa prestation, nous offre même un tour de chant nu comme un ver, le « winston » au vent. On vient de monter d’un cran !

Me voilà rendu devant Defined, band qui décoiffe, avec beaucoup d’énergie. Un bon style de métal de base. J’ai bien aimé la voix du chanteur et les musiciens jouent avec beaucoup d’assurance. Des riffs de guitares accrocheurs, un rythme précis et un chanteur solide. Bon spectacle ! Toujours plus facile d’apprécier la musique lorsque le style est dans ma palette de couleurs. 

Ça continue avec Anthrax et comme je l’ai dit précédemment, il n’y avait pas beaucoup de bands qui m’étaient familiers, mais Anthrax est de mon époque, c’est disons le band que j’avais le plus envie de voir durant le week-end. 

Ils ne m’ont pas déçu, jouant leur style bien à eux, le son est très bon et le choix des pièces était parfait, trop court à mon goût. Un petit back in time avec la pièce « I’m The Man », bien content de l’avoir entendu, et d’autres telles que qu’ « Antisocial » ou « I’m The Law » etc. La petite intro de Slayer amène un moment magique dans la foule. Le nouveau guitariste s’introduit bien dans le groupe et le chanteur Joey Belladonna parle beaucoup entre les chansons, peut-être même un peu trop. J’ai adoré le show d’Anthrax. Par la suite, pause repas et retour au campement, histoire de se ravitailler un brin, car il reste beaucoup de musique à voir et à entendre.

 

De retour sur le terrain du festival, j’écoute la fin de Matt Smashers et je m’incruste dans la foule dense, devant la scène, pour voir le retour de Lamb of God, l’autre band que je voulais voir.

Eux non plus ne m’ont pas déçu. Tout d’abord, le son est excellent d’où je suis placé. Lamb of God semble content d’être de retour et on y entend les grands hits du band. L’accueil de la foule semble donner des ailes au groupe, l’ambiance est malade… être dans cette mer de gens avec toute l’énergie combinée fut un moment exaltant de ce week-end.

Je marche d’un pas rapide pour aller entendre quelques chansons de Biohazard, que j’ai déjà vu à quelques reprises dans divers festivals. Ils ont joué leur hardcore metal. Un autre des bons shows de ce festival. Le band qui joue avec enthousiasme et nous le fait savoir avec beaucoup d’interactions avec la foule qui font un moshpit, c’est dément.

C’est sous les cris de la foule qui attend Marylin Manson que je vais m’installer pour avoir une place de choix pour Cryptopsy. Belle prestation du band, l’énergie déployée par le groupe vient vider mon restant d’énergie. Jouant avec fougue, la foule répond bien et l’ambiance est totalement insane ! Une fois le show terminé, je me dépêche d’aller à une petite pause vessie et je retourne m’installer pour bien voir le spectacle de GrimSkunk, un autre groupe québécois qui a fait sa marque depuis plus de 20 ans sur la scène montréalaise et partout ailleurs et la foule leur réserve un bel accueil. Le band pige dans son catalogue, mais plusieurs chansons n’ont pas été jouées, à ma grande déception. Tout de même content de les avoir vus. Ma fatigue est à son paroxysme. 

J’entends l’intro au loin de Rise Against durant le retour à mon campement, car je suis vidé, après 26 groupes en deux jours, des pas, des pas et encore des pas.

Sur le chemin du retour, je suis déçu de manquer le spectacle de Mononc’Serge, mais même si la volonté y est, le body ne suit plus. 

C’est comblé que je me couche, la tête remplie de souvenirs, mes tympans résonnent de bonheur et le sifflement de mes oreilles me bercent doucement.

Ce fut quand même un beau et bon week-end d’un point de vue musical. J’ai vu un paquet de groupe québécois et des vétérans de la scène québécoise. Bref, malgré quelques embûches, si on me redemandait de couvrir l’évènement, j’y serais !

Merci à Daily-Rock Québec de m’avoir donné l’opportunité d’assister à ce festival en espérant que l’an prochain, un photographe de Daily-Rock pourra être présent afin de mettre des images sur mes mots.

Nicholas Dumont.