C’était soir de première ce mercredi pour Devin Townsend au Corona de Montréal. Dans une attente très longue entre le groupe précédent et ce dernier, celui-ci est apparu sur la scène sans cérémonie en prenant grand soin d’aller donner des hi-Fives à chacun des musiciens qui l’accompagne dans cette tournée. Il nous explique bien humblement et candidement avant même d’avoir fait une chanson, que le marché nord-américain est petit pour lui et que cette tournée est avant tout basée sur les personnes et non sur les moyens et il nous présente d’entrée de jeu les musiciens.

Il nous explique que nous aurons droit à une soirée relevée, mais que le processus de mise en place d’un vrai spectacle se fera au cours de la tournée, ou il pourra peut-être espérer finaliser le tout avec des écrans et un vrai éclairagiste, mais que ce soir c’est l’éclairagiste du Corona qui sera aux commandes, et ce fut un très bel éclairage je dois le souligner. Il s’attend donc que les deux toutous qui ont été soigneusement placés devant lui par son technicien feront des petits et qu’à la fin de la tournée ils rempliront le tour bus.

Tout ceci semble sans intérêt, mais sert plutôt de préambule à ce qui suit. C’est-à-dire des musiciens solides, mais un show non rodé, et il nous en avertit, ce qui nous place devant le personnage et l’attitude générale. Malgré la renommée du monsieur qui n’est plus à faire, il ne se la joue pas au sérieux et c’est très bien comme ça. C’est cet élément-clé, qui donne l’essence à l’œuvre magistrale de Monsieur Townsend. Un très grand respect.

On commence donc avec une cacophonie, exécutée de façon très orchestre de pompier. Mais c’est une blague, car on enchaine tout de suite avec la première pièce. Ce n’est pas une tentative de reproduire à la perfection les chansons enregistrées en studio, mais une interprétation plus solide offerte par les musiciens qui l’accompagne. La voix du monsieur est solide, en fait beaucoup plus que celles des deux groupes avant. Il est accompagné à la voix de quelques musiciens, mais d’une chanteuse guitariste nommée Ché Aimée Dorval, qui est encore plus juste que lui, cependant elle n’a pas la même aisance scénique et cela paraît, mais on n’a rien à dire de ces performances très bien exécutées et de son attitude. On enchaîne les pièces nous permettant de voir la justesse des autres musiciens. Chapeau au batteur dont je ne connais pas le nom, mais qui est définitivement le moteur du band. Le claviériste est aussi très bon et à une énorme énergie, qui donne un cachet au spectacle, car faut-il le rappeler c’est un spectacle.

Diego Téjeida est selon moi la seconde étoile de la soirée. Il fait aussi partie du groupe qui a fait la première partie Haken. Ce sont de très bons musiciens ça s’entend, malheureusement j’ai eu de la difficulté avec la justesse de la voix du chanteur et l’élément spectacle et communication du groupe avec la foule. Je ne suis malheureusement pas assez familier avec l’œuvre du groupe, mais il est certain que même si on offre un spectacle assez parfait musicalement on rate l’opportunité de se démarquer devant une vitrine offerte comme celle-là. Pourtant le groupe roule sa bosse depuis assez longtemps. Encore une fois du côté musical tout y est, mais l’élément spectacle et mise en scène souffre énormément. Je dirais exactement la même chose pour le groupe précédent groupe The Contortionist. Ce qui fait qu’en plus des tests de son entre chaque groupe j’ai trouvé ma soirée un peu longue et sans grand étonnement.

Pour revenir à l’étoile n° 1 de la soirée, ce fut un spectacle qui m’a permis de découvrir une personnalité fort attachante et riche, qui me pousse à découvrir plus son œuvre. J’ai malheureusement dû m’éclipser sans voir la fin du spectacle.

Pour terminer, ce fut une soirée très riche musicalement, mais une opportunité ratée pour moi de vouloir découvrir l’œuvre de musiciens plus que talentueux qui méritent une meilleure reconnaissance. En espérant que la prochaine fois le reste soit au rendez-vous.