Pour la scène metal internationale, l’automne rime systématiquement avec l’annonce de nouvelles tournées plus massives les unes que les autres. Le titan du deathcore Australien, Thy Art Is Murder, était de passage à Montréal dans le cadre du «Double Homicide Tour». Bien que supposés être accompagnés par Decapitated, faisant tristement face à la justice, CJ et sa bande ont sauvé le spectacle en remplissant un Théâtre Corona gonflé à bloc en cette chaude soirée de fin d’été.

Avant toute chose, Fallujah et Ghost Bath avaient le mandat de lancer les hostilités. Ce dernier exécute un post-black metal inspiré, découlant de groupes tels Deafheaven et Vattnet Viskar. Une entrée sur scène très sobre qui contraste avec l’énergie crue que le groupe dégage. Les 5 musiciens se déchaînent dès les premières notes criardes et poignantes que leurs instruments crachent. Malgré un parterre amorphe, Ghost Bath semble réussir à conquérir le public. L’atmosphère que le quintet installe avec ses mélodies planantes et sa brutalité sans-pitié est très rafraîchissante pour une formation du genre. Un groupe à découvrir!

Fallujah monte ensuite sur scène pour montrer de quoi ils sont capables au public montréalais. Celui-ci explose à l’écoute du death métal mélodique des Californiens. Fallujah offre une prestation véloce, portée par une maîtrise technique à couper le souffle et une attention particulière à un côté mélodique. Les headbangs sont au rendez-vous et la foule est comblée. La formation semble inspirée et en pleine possession de ses moyens. Mention honorable au bassiste et au batteur qui, à eux deux, en mettent déjà plein la vue.

Thy Art Is Murder est l’un des groupes les plus populaires des dernières années en ce qui a trait à la musique heavy. Le départ du chanteur CJ en 2015 avait secoué l’industrie, et son retour en janvier dernier a permis au groupe de redorer son blason. Avec un nouvel album monstre en main, Dear Desolation, Thy Art Is Murder est prêt à détruire le Corona. La foule scande le nom de CJ alors que les lumières se tamisent. Pour tout près de 60 minutes, le quintet originaire de Blacktown anéantit tout sur son passage. Les blast-beats meurtriers et les breakdowns suffocants vont de pair avec les hurlements d’outre-tombe de CJ McMahon. Celui-ci profite des rares intermissions entre les chansons pour souligner son amour pour la culture unique du Canada francophone. Il n’hésite pas à siffler quelques mots en français pour amadouer le public. La formation australienne repart de Montréal en ayant rappelé à tous pourquoi ils sont au sommet de leur art.

Texte et photos: Cédric Joly