Au programme de ce mercredi 25 février 2015 : une grosse soirée tendresse et poésie au Metropolis, avec en double tête d’affiche Cannibal Corpse et Behemoth.

Les ménestrels suédois de Tribulation auront la lourde tache d’ouvrir le bal. C’était la première fois que j’entendais parler de ce band et donc la première fois que je les voyais en live. Pour ceux qui comme moi sont passés à côté de ce groupe qui existe pourtant depuis plus de 10 ans, Tribulation ça donne ça : un mélange hétéroclite de plein de styles différents : depuis les passages lourds et atmosphériques (limite Doom) en passant par des riffs tantôt Death, tantôt Trash pour repartir par moment sur des envolées à la limite du Black. Bref y’à un peu de tout dans leur musique. Et franchement ça fonctionne vraiment très bien ! Belle découverte donc et belle prestation en live, la soirée commence très bien. Mention spéciale au passage à la guitariste Johannes Andersson qui a vraiment une super présence sur scène. Pouce en l’air !

Passage à la vitesse supérieure avec l’entrée en scène d’Aeon histoire de continuer à maintenir la pression. La première fois que j’ai vu le logo d’Aeon, j’ai tout de suite pensé à des elfes dans la foret, je ne sais pas pourquoi. La réalité est toute autre puisqu’il s’agit en fait d’un quintet de gros bourrins suédois. Cette fois le style est vraiment plus marqué : on va se prendre du bon gros Death Metal des familles dans les dents. Le set court, mais intense du band m’aura vraiment impressionné, avec des chansons super efficaces telles que « Forever Nailed » ou encore « Blessed by the Beast ». L’exécution est parfaite avec un drummer qui blast sec. Comme me le faisait remarquer mon chum John pendant leur prestation : « le saumon, ça a du bon ! » et il n’a pas tort le bougre, les gars d’Aeon ont clairement de l’énergie à revendre ! Le band quittera la scène sous de chaleureux applaudissements fort mérités.

Arrive enfin l’heure pour les tendres et délicats membres de Cannibal Corpse de s’emparer du stage. Après plus de 25 ans de carrière, les voilà une fois de plus de retour à Montréal, venus supporter leur dernier album « A Skeletal Domain ». Les mangeurs de chair humaine sont venus, ils ont vu, ils ont vaincu.

Quand tu viens voir Cannibal Corpse en live, tu sais à quoi t’attendre et une fois de plus le band n’aura pas dérogé à la règle. Des riffs bien furieux, un bassiste hallucinant de dextérité et le charismatique Georges « Corpsegrinder » Fisher qui nous aura donné une bonne leçon de fitness en mode souplesse des cervicales (comprenez du gros headbang non-stop). L’ambiance était déjà bien hot après les 2 premiers bands, mais là ça commence sérieusement à exploser au rythme de paroles poétiques du frontman (« I Cum Blood » ou autre « Devoured By Vermin ». Bref Cannibal fait du Cannibal et le fait bien ! Du Death-Metal très « in your face », sans fioritures et avec une exécution là encore ultra-maitrisée.

Après une petite pause tendresse pendant laquelle Corpsegrinder nous dira combien il nous aime, le band achèvera son set avec les 2 dernières chansons qui mettront le pit en feu. Leur set s’achève, les gens sont sonnés, en sueur, mission accomplie.

Petit regret personnel cependant : ils n’ont pas joué « Blowtorch Slaughter » ni « Unleashing The Bloodthirsty », mais je conçois que composer une setlist quand on a 13 albums au compteur ne doit pas être super facile. Je leur pardonne donc. Pour cette fois.

Setlist Cannibal Corpse (incomplète) :

Scourge Of Iron

Starring Through The Eyes Of Dhe Dead

Icepick Lobotomy

The Wretched Spawn

Kill Or Become

Sadistic Embodiment

Pounded Into Dust

I Cum Blood

Make Them Suffer

A Skull Full Of Maggots

Hammer Smashed Face

Devoured By Vermin

Arrive enfin l’heure de la messe noire avec les Polonais de Behemoth. On a tous des lacunes en termes de culture musicale. Eh ben moi c’est Behemoth. Oui je sais c’est mal. Je suis toujours passé à côté de ce band sans vraiment savoir pourquoi. On m’en a toujours parlé, le plus souvent en très bien, mais je sais pas, je n’ai jamais trop écouté leur musique, je ne devais pas être très réceptif à toute cette douceur… Certains disent que Behemoth c’est le mal, qu’ils sont méchants. Mais peut-on vraiment être une mauvaise personne quand on écrit une chanson qui s’intitule « Souffle dans ta trompette Gabriel » ? Non, je ne crois pas…

Bref, je venais donc ce soir à la découverte de Behemoth, la formation menée par l’emblématique Nergal qui aura eu le bon gout de vaincre son cancer et le mauvais d’être juré dans la Nouvelle Star polonaise, mais bon, personne n’est parfait.

La salle est plongée dans le noir et la pression monte encore d’un cran. Les musiciens entrent en scène et après une sorte de prière qui n’augure pas que de la tendresse, le band commence son show.

Après un début de set assez lourd et franchement moyen à mon goût, j’ai compris pourquoi tout le monde me parlait tellement de ce band. Behemoth fait littéralement exploser la salle avec l’implacable « Ov Fire And The Void ». S’ensuit un « Slaves Shall Serve » qui finira de me convaincre de l’efficacité de band. D’autant plus que, au-delà de la musique, un gros effort a été fait sur la mise en scène. Le son est parfait et les lights accompagnent le show à merveille. Le tout monte en puissance au fur et à mesure avec de belles transitions entre les chansons. Une atmosphère théâtrale se dégage clairement et c’est impressionnant à voir. Le public n’est pas en reste, ça bouge, beaucoup. Bref, grosse ambiance, gros son, grosses lights, mais ce n’est pas tout. De nombreuses surprises viendront ponctuer le set, mais je ne vais pas spoiler (ou « divulgâcher » comme j’ai pu lire récemment dans la presse québécoise), il faut vraiment que vous alliez voir ça par vous-mêmes !

Behemoth aura donc détruit le Metropolis et je les en remercie ! À la prochaine Sir Nergal, vous comptez un nouvel adepte désormais !

Texte: Yoann Robin

Photo d’archive