Si vous n’aviez jamais succombé à la tentation, les Suédois de Ghost vous ont probablement fait basculer du côté obscur de la force mercredi soir. Les fidèles étaient bien présents pour la grande messe de «Black to the Future», nom de la tournée du groupe. Bienvenue en enfer.

Pour ouvrir la cérémonie, Ghost a fait appel à Purson, groupe londonien plutôt singulier. Baignée dans un océan de lumières, la chanteuse — à la silhouette androgyne façon PJ Harvey — nous livre une prestation théâtrale qui transpire le rock psychédélique des années 70. Une setlist efficace et un style éclectique qui collent parfaitement au thème de la soirée.

Une douce odeur d’encens vient alors envelopper la salle, elle-même plongée dans une lumière rouge sang. L’excitation est palpable et la température montre d’un cran lorsque, dans la pénombre et le visage caché sous un masque diabolique, celui qui se fait appeler «Papa Emeritus III» avance sur scène accompagné de ses cinq «nameless ghouls». Les premières notes de Spirit, extrait de leur dernier opus Meliora, résonnent dans la salle et Ghost peut déjà se vanter de posséder notre corps et notre esprit. Le Métropolis sombre lentement dans une atmosphère pesante. Effrayante. Excitante même. Comme l’impression de commettre un pêché en flirtant avec le Diable en personne, tout en y retirant un plaisir certain.

Tandis que les titres s’enchaînent, From the Pinnacle to the Pit, Rituel ou encore Con Clavi Con Dio, le Pape manipule avec brio ses 5 marionnettes au masque argenté. Avec sa voix puissante, mais cristalline, angoissante, mais envoûtante, il réussit à mettre la foule à ses pieds en interprétant des titres piochés dans leurs trois albums studio; et en profitera pour changer de costume : d’un look strict et diabolique, on passe maintenant à un look plus dandy-gothique.

En interprétant Body and Blood, Cirice et Year Zero, Emeritus III continue de prêcher la bonne parole, des centaines de fidèles à sa merci. Malgré quelques discours — trop longs — Ghost continue sur sa lancée et nous régale de ses titres rock/métal — tirant parfois même dans la sphère pop — avec des titres comme He is, Mummy Dust ou encore Absolution.

Dociles et disciplinés, les 5 sujets d’Emeritus III n’en démordent pas de leurs guitares et nous le prouvent avec l’excellent Monstrance Clock en guise de rappel. Une prestation léchée, calculée et exécutée à la perfection qui fait de Ghost un de ces groupes que l’on admire. Autant pour son empreinte musicale unique que son style un tantinet provoquant. Satan n’a qu’à bien se tenir.

Texte: Marine Lardennois

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