Une traversée de l’Atlantique et une dizaine de shows américains plus tard, Kaiser Chiefs posent enfin leurs instruments à Montréal. C’est dans le cadre de leur tournée nord-américaine que le groupe britannique a décidé, le temps d’une soirée, de s’installer sur la scène du Théâtre Corona et de nous administrer une bonne dose de rock.

Kaiser Chiefs, Kasabian et The Kooks forment le fameux K.K.K – groupe au nom plutôt évocateur – dont toute la Grande-Bretagne se pavanait il y a de cela une dizaine d’années. Des groupes dont la presse anglaise prédisait qu’ils deviendraient des légendes de la scène indie pop/rock indé des années 2000. « Prédisait », seulement. Pourtant, forts de quelques gros succès tels que Oh my God, I Predict a Riot, Ruby ou encore Everyday I Love You Less and Less, la carrière de Kaiser Chiefs n’aura jamais vraiment décollé, au sens propre du terme.

Malgré cela, le plancher du Théâtre Corona aura pas mal tremblé. C’est dans une atmosphère plus qu’intimiste que Palma Violets et Priory ont préparé le terrain, avec une setlist courte mais efficace. Le théâtre se remplit peu à peu.

Kaiser Chiefs ne fera pas salle comble ce soir, mais les fans sont là et c’est le principal !

Marque de fabrique des groupes anglophones ou simple grain de folie du chanteur, c’est un Ricky Wilson assez survolté que l’on voit entrer sur scène.

Gonflé à bloc et toujours prêt à partager son trop plein d’énergie avec le public, il envahit la scène dès le deuxième morceau – Ruffians on Parade – et grimpe sur les amplis, la batterie, tout y passe !

Les titres s’enchaînent, Wilson passe d’un album à l’autre, mixant leurs plus gros succès avec leurs plus récents morceaux, extraits de leur 5ème album Education, Education, Education & War, sorti en mars 2014.

Leur 4ème opus – The Future Is Medieval – est soigneusement écarté de la setlist, et pour cause. Bête noire du groupe, il est venu nuire à la qualité des premiers albums de Kaiser Chiefs. Quand Employement fait bouger les corps sur Modern Way, Na Na Na Na Naa, ou encore Everyday I Love You Less and Less, l’album Yours Truly, Angry Mob enfonce le clou avec le titre Ruby.

Hommage à The Who avec la reprise de Pinball Wizard suivie de Coming Home.

Le meilleur est soigneusement gardé pour la fin.

Misery Company ouvre le rappel avant que Wilson, bourré d’énergie, n’entame LE titre probablement le plus connu de leur carrière: Oh My God. Inutile de dire que chaque personne dans la salle connaît cette chanson. Probablement un des meilleurs – et des seuls – gros succès du groupe.

Musicalement parlant, Kaiser Chiefs n’innove plus et l’époque où ils faisaient partie des groupes à surveiller est désormais loin derrière eux. L’énergie et l’envie de partager sa passion sont toujours là, mais soyons honnêtes, Wilson ne peut pas endosser deux rôles à la fois: entre chanteur déjanté d’un groupe de rock indé britannique ou membre du jury dans la troisième saison de The Voice UK, il faut choisir. 

Texte: Marine Lardennois