Quand je suis arrivé au théâtre Corona, je fus surpris de voir la salle aussi vide. Seulement quelques personnes devant le bar et quelques autres collés devant la scène. C’est le groupe américain Mothers qui avait la lourde tâche de réchauffer cette petite foule. Encore plus difficile à accomplir quand on a un style de musique tranquille qui porte plus à l’introspection qu’à la fête. Ce n’est vraiment pas que le groupe n’a pas de bonnes qualités. La chanteuse Kristine Leschper a une bonne voix et le batteur possède un style de jeux jazzé très intéressant. Il n’en reste pas moins que même si l’assistance reste polie et applaudit entre chaque pièce, jamais il n’y aura de climax si ce n’est qu’à la toute fin où nous aurons droit à quelques passes plus rock. Devant un public qui les connait, ils peuvent surement s’en sortir, mais ça restera difficile pour eux de se faire de nouveaux admirateurs.

Si l’on ne peut pas appeler cette soirée un succès, c’est agréable de voir qu’il y a un peu plus de monde pour la tête d’affiche Band Of Skulls. Je dois avouer que je ne les connaissais que très peu et que je n’avais qu’un vaque idée de leur style de musique, mais sans plus. Contrairement à la formation précédente, le groupe anglais est vraiment à son mieux devant public. Au grand plaisir des fans qui me liront, j’ai pris mon pied. Et s’il n’y a pas tant de monde que ça, ceux qui se sont déplacés sont de vrais inconditionnels et sont là pour se faire entendre. Même s’ils commencent avec le morceau «In Love By Default» de leur nouveau disque, déjà on sent qu’il va y avoir de l’ambiance. Il ne fallait que «Light Of The Morning», avec son côté Led Zeppelin pour que le party décolle vraiment. Pendant «Hoochie Coochie», le chanteur et guitariste Russell Marsden  est en feu et réussit à faire crier la foule à pleins poumons. Le son est parfait pour leur genre et pour l’endroit. Juste assez bon pour qu’on entende bien chaque riff et juste assez distorsionné pour bien servir leur coté rock garage aux accents stoner.

L’intensité ne baissera jamais d’un cran et le trio, qui est accompagné d’un percussionniste/claviériste, prouve qu’on n’a pas besoin de courir dans tous les sens pour être des bêtes de scène. Ils ne sont pas là pour nous éblouir d’artifice et le setup de la scène est ce qu’il y a de plus simple. Ils laissent leur musique parler pour eux et c’est ce que les fans veulent. Pendant près de deux heures ils nous balanceront des versions de leurs chansons qui sonnent définitivement plus heavy en live que sur disque. Pour être sûr de garder l’intensité à son comble, le band aura gardé des pièces fortes et populaires de son répertoire pour conclure en beauté une soirée où les absents ont définitivement eux tort de ne pas être présents. Vivement qu’ils jouent dans un de nos gros festivals pour qu’une foule de néophytes puissent les découvrir en les voyant jouer live!

Texte: Sébastien Léonard

Photos: Helene Dickey