Big Wreck au Théâtre Corona de Montréal le 20 janvier 2018

Le groupe est parti en tournée pour célébrer les 20 bougies de leur premier disque

Le groupe Canado-américain Big Wreck a gagné beaucoup de temps d’antenne radio cette dernière année avec la sortie l’an passé d’un disque plus pop-rock. Si vous croyiez que leur passage ici ce samedi était pour promouvoir ce disque, Grace Street, c’est que vous avez manqué leur passage dans la même salle il y a déjà plusieurs mois. C’est plutôt un autre évènement qui les a poussés à repartir en tournée, l’anniversaire de leur mythique et excellent premier album In Loving Memory Of… qui a eu 20 ans. Pleinement de son temps et plus post-grunge et rock que leurs plus récentes parutions, ce disque est encore pertinent et qualitatif aujourd’hui et je suis plus qu’heureux d’aller le célébrer en spectacle. Je ne suis surement pas le seul, car sans être sold-out, le théâtre Corona de la rue Norte-Dame est pas mal bondé. J’espère que tous savent pourquoi ils sont ici et qu’ils ne s’attendent pas trop à des succès récents, car ils vont être déçus.

C’est sans grands artifices et en toute simplicité que la formation se lance directement dans le vif du sujet avec Look What I Found. À notre grand plaisir, le son est excellent et le chanteur Ian Thornley est toute en voix. Ce dernier a souvent été comparé à Chris Cornell (RIP) par le passé et c’est justement sur les chansons de cette période que c’est le plus flagrant (même si c’est sur leur deuxième disque The Pleasure and The Greed que c’est le plus marqué). Sa voix bien sûre, mais aussi son style légèrement nonchalant et concentré. Il n’en reste pas moins qu’il est un bon frontman dans son genre et qu’il semble bien vivre et croire en chacune de ses tounes. Sans compter qu’il semble avoir une guitare différente pour chacune d’elle tellement son technicien vient la lui changer souvent et j’exagère à peine.

L’album joué au complet dans le désordre dans un décor dépouillé.

Comme l’on pouvait s’y attendre, ils joueront l’entièreté de leur premier disque. Ils ont par contre la bonne idée de ne pas le jouer dans le même ordre ce qui nous permet de ne pas savoir exactement ce qui nous attend à chaque coup. Un des deux titres bonus de la version 20^e anniversaire, Ill Advice, nous prend par surprise dès le début. C’est surtout le guitariste Brian Doherty qui donne le spectacle même si la section rythmique fait super bien sa job. Pour le reste, il n’y a pas d’effets spéciaux et la scène est dépouillée au maximum. C’est la musique qui parle et c’est parfait comme ça, car elle est excellente et c’est ce que les fans sont venus entendre.

Justement, si la foule n’est pas complètement en folie, elle se fait entendre et montre bien son appréciation du spectacle et demande très fort un rappel. Ceux qui espéraient des morceaux tirés du reste de leur catalogue sont légèrement satisfaits avec Albatross tiré de l’album du même nom et Diggin In. Mais avec aussi peu de vieux matériel, le choix de finir avec Come Again est clairement discutable. Je sais que depuis la réunion du groupe en 2010 les compositions sorties tout droit de la carrière solo de Thornley sont monnaie courante, mais pour cette tournée anniversaire d’un album de Big Wreck était-ce nécessaire? Seul petit faux pas qui n’a gâché en rien cette belle soirée.

Texte: Sébastien Léonard

Photos: Martine Labonté