C’était une soirée à saveur résolument britannique qui nous attendait au Centre Bell mercredi soir dernier, alors que les légendaires formations Judas Priest et Deep Purple s’arrêtaient au Centre Bell. Afin de nous mettre dans l’ambiance, le groupe The Temperance Movement ouvrait la soirée.  

D’emblée, c’est sur un Centre Bell encore très vide que la prestation de The Temperance Movement s’est entamée. Je ne connaissais pas la formation blues rock avant le début du spectacle, mais leur musique nous offrait un son familier, qui me rappelait parfois la musique des années 1980. Le groupe a enchaîné les chansons sans jamais vraiment interagir avec la foule, mais on verra la salle de remplir progressivement durant leur performance, et force est d’admettre qu’il doit être difficile de faire lever l’ambiance alors que le monde arrive et s’installe. The Temperance Movement n’a pas donné une mauvaise performance comme telle, mais leur musique ne surprend pas non plus.  

Bien que la performance de la formation précédente ce soit ouvert sur des gradins presque vides, au moment où Judas Priest s’apprêtait à monter sur scène, le Centre Bell était rendu bien plein! Rob Halford a commencé sa prestation avec un bang avec la chanson Firepower provenant de leur plus récent album du même nom. L’arrière-scène comportait d’ailleurs un écran géant montrant soit des animations aux couleurs du plus récent album, ou encore de courts clips en lien avec les chansons. L’énergie est montée graduellement dans la salle au fur et à mesure que Judas Priesa entamé les classiques. Alors que le groupe jouait Turbo Lover on a pu entendre la foule chanter le refrain avec beaucoup d’entrain, pareillement durant You’ve got Another Thing Comin  alors que le chanteur a offert son micro à plusieurs reprises une foule qui ne demandait qu’à être conquise, et ça en a fait un des moments forts de la soirée! Au moment de jouer Hell Bent for Leather, Rob Halford est arrivé avec une véritable Harley Davidson sur scène et a performé l’entièreté de la chanson en étant assis sur la moto. Le groupe a enchaîné avec Painkiller, ce qui a crinqué la foule de nouveau. En rappel, nous avons eu la chance de voir Glenn Tipton jouer quatre chansons sur scène, dont Metal God et Breaking the Law. Le guitariste souffre de la maladie de Parkinson, ce qui l’empêche de jouer sur de longues périodes, mais sa présence à la fin de la performance a été très appréciée par l’assistance. Mention spéciale à Rob Halford qui a changé de manteau de scène près d’une douzaine de fois durant le spectacle, en mettant plein la vue avec de belles franges argentées, du cuir clouté ou encore une battle vest de longueur épique!  

La soirée s’est terminée avec Deep Purple et leur spectacle s’est ouvert sur une composition de Gustav Holst, une musique d’orchestre classique drôlement dramatique qui marquait bien le changement de ton de la soirée, passant du heavy métal au hard rock. Alors que l’illustre formation anglaise embarque sur scène, j’ai été surprise par l’énergie dégagée par les musiciens, particulièrement celle de Roger Glover à la basse et de Steve Morse à la guitare. De quoi démentir les 60 ans d’existence du groupe! Tous les membres de la formation ont eu l’occasion de nous montrer leur savoir-faire et de briller sur scène durant un solo prolongé, ou l’improvisation était à l’honneur. Deep Purple a joué plusieurs chansons phares de leur discographie, telles que Lazy, Knocking at your Back Door, Smoke on the Water, et plus encore.  

Dans l’ensemble, nous avons droit à une excellente soirée aux styles musicaux variés qui se complétaient vraiment très bien, et qui ont su plaire aux plus jeunes comme aux fans de la première heure.  

Texte: Isabelle Sullivan

Photos: Helene Dickey