La très controversée formation Ghost était de passage au Québec et il y avait de quoi jaser ! Vendredi dernier, dans le cadre de leur tournée A Pale Tour Named Death, le groupe suédois a assuré seul une soirée aux allures de messe satanique devant une place Bell pleine à craquer.

Une discographie revisitée

Avant le commencement du spectacle, des chants grégoriens nous mettaient dans l’ambiance alors que l’on pouvait observer une magnifique toile de fond représentant d’immenses vitraux d’églises à l’image des Papa Emeritus passés. La soirée a débuté de manière progressive avec Ashes suivie de Rats, les deux chansons d’ouverture du nouvel opus Prequelle. Les fans des albums précédents ne sont pas demeurés en reste, puisque Ghost a alterné les nouveaux titres avec d’autres plus anciens durant toute la performance. Les changements de costumes étaient aussi au rendez-vous. Alors que Cardinal Copia commença le spectacle avec un ensemble queue-de-pie, il est arrivé sur scène au moment de jouer Con Clavi Con Dio vêtu de sa toge de cardinal rouge. C’est les petits détails qui donnent au groupe tout son charme !

La Place Bell se réveille !

La foule était plutôt timide pendant le premier quart de la soirée, mais l’ambiance a vite grimpé au moment de l’interprétation de Cirice, pour laquelle tout le monde s’est mis à chanter. L’assistance s’est emballée durant Miasma, une chanson qui ajouta de l’énergie au parterre et pour laquelle Papa Nihil est sortie de sa tombe pour nous jouer le solo de saxophone. À ce moment, Cardinal Copia a annoncé une baisse d’intensité et nous avons eu droit à une jolie version acoustique de Jigolo Har Megiddo, suivie d’une interprétation vraiment magique de Pro Memoria. Le groupe a terminé la section plus lente avec Life Eternal, avant de nous quitter pour un entracte. Beaucoup de gens, dont moi-même, étions surpris de l’avis. Mais après réflexion, je me suis dit qu’il devait faire chaud en dessous de ces masques-là ! La plupart des musiciens bougeaient énormément sur scène, compensant parfaitement le manque d’expressivité occasionné par leur masque de goule.

Une finale endiablée

La deuxième partie du spectacle était carrément un enchainement des meilleurs succès de la formation. Cardinal Copia a repris le micro pour interpréter Spirit, et à partir de ce moment l’atmosphère a décollé pour ne plus redescendre de la soirée. La foule était en feu durant Faith et Year Zero, et on a pu entendre toute la Place Bell chanter en cœur pour le refrain hyper-accrocheur de He Is. Une goule s’est démarquée pendant Mummy Dust avec un solo de keytar, et la chanson s’est terminée en apothéose avec une pluie de confettis. Vers la fin de leur performance, le chanteur a présenté ses musiciens un à un. Le tout était plutôt drôle, considérant qu’ils sont tous des goules et qu’ils n’ont pas de nom, mais j’ai apprécié qu’on reconnaisse l’apport des musiciens malgré leur anonymat. La soirée s’est achevée avec Dance Macabre, Square Hammer et Monstrance Clock en rappel.

Voir Ghost en spectacle permet beaucoup plus que d’entendre leur musique, ça permet aussi d’avoir accès à l’univers théâtral du groupe. Le Cardinal Copia a parsemé la soirée de petits commentaires humoristiques, majoritairement obscènes, qui étaient souvent très drôles, mais qui ont aussi tourné en monologue à quelques reprises. Il y a même un moment où je n’ai simplement pas compris ce qu’il cherchait à dire. Malgré tout, la plupart de ses interventions étaient comiques et simples, et à mon avis, ça soulignait l’idée que nous étions tous à la Place Bell pour avoir un bon moment. Et dans l’ensemble, il n’y a pas à dire, nous avons été choyés !

Texte: Isabelle Sullivan