Iron Maiden au centre bell de montrealEn ce début de soirée ensoleillé, il y avait pas mal de métalleux de noir vêtus (80 % des t-shirts arboraient le logo de Iron Maiden*) qui buvaient des bières aux alentours du Centre Bell. Considérant qu’à l’intérieur la bière vaut la somme de 10,75 $, je comprends que certains se sont fait un bon fond avant la prestation. Suite à quelques quiproquos administratifs, j’arrive à mon siège, bien situé dans les rouges, côté jardin, alors que Alice Cooper est en pleine prestation.

L’aréna est déjà bien rempli pour cette première partie, qui disons-le franchement, a autant d’envergure que le groupe principal. Fidèle à lui-même le grand-père du shock rock porte le makeup classique et est de cuir vêtu. D’ailleurs, il opère plusieurs changements de costume (dont un chandail du Canadien à son nom, portant le numéro 18) et d’accessoire d’Halloween tout au long du concert, sans oublier le serpent vivant. Son groupe est relativement générique, quoique la virtuose Orianthi Panagaris a ses moments de gloire pendant les solos. Cooper n’est pas très jasant et le concert se veut vraiment une enfilade de ses plus grands hits; No More Mr. Nice Guy, I’m Eighteen, Feed My Frankenstein et autres School’s Out (avec un détour par Another Brick in the Wall de Pink Floyd). Le vaudeville, un brin grotesque, avec comme moments forts la scène de la tête guillotinée d’Alice, une marionnette géante de 15 pieds qui se balade sur scène et le photographe paparazzi tué pas Cooper à durée environ 45 minutes et la foule semblait plus que satisfaite.

À la fin de l’entracte, la pièce Doctor Doctor qui sort des speakers fait vivement réagir la foule; les lumières s’éteignent. Un vidéo de glacier débute jusqu’à ce que la pyrotechnie se déploie pendant que Bruce Dickinsson (chant) apparait sur la passerelle au-dessus de la batterie, où est installé Nicko McBrain (batterie) et que Steve Harris (basse), Dave Murray (guitare), Adrian Smith (guitare) et Janick Gers (guitare) prennent place à l’avant de la scène pendant l’le début de Moonchild comme sur Maiden England (1989). Le spectacle de ce soir est grandement basé sur ce concert vidéo; autant pour l’iconographie de la scène que pour le setlist (9 des 17 titres joué ce soir tels The Prisoner, Number of the Beast et Wasted Years entre autres). La machine Maiden est bien huilée et la magie sera au rendez-vous pendant près de deux heures. Les classiques Run to the Hills, Running Free, Aces High, The Trooper et autres 2 Minutes to Midnight défilent sous l’omniprésence de Eddie, la mascotte, qui apparait sous plusieurs formes, dont une marionnette géante habillée en soldat de la cavalerie américaine. Dickinson court et saute partout sur le stage, il dirige la foule – complètement conquise – et  s’adresse souvent à elle dans un français respectable. Le groupe est en grande forme et s’amuse fermement, tout comme les plus de 12 000 fans présents. Mentions spéciales à Gers qui semble vraiment s’éclater ce soir; il gambade joyeusement et fait toute les poses et mouvements possible et impossible avec sa guitare.

Ce fut une belle soirée, teintée de nostalgie, où l’adolescent en moi s’est réjoui d’avoir pu revoir ces groupes légendaires donner une performance solide. (EB)