Artiste: Ohio Sky

Album: The Big Distraction

Date de sortie: 2015

Label: Cellar Door Records

Ohio Sky donne dans un rock alternatif planant et délicat. Jamais d’agressivité, une énergie ténue, latente et contenue qui s’écoule lentement à travers la voix majestueuse de Vinny DiFranco et de sa guitare très indie rock. Si vous désirez prendre un temps d’arrêt pour vous imprégner d’une atmosphère ouatée et aérienne, l’album The Big Distraction me semble tout indiqué. À mi-chemin entre le meilleur disque de U2 (qui n’a pas fait que du bon, qu’on se le dise!) et l’indie de certaines formations telles que Mr Gnome, Ghost Atlas, Saosin, Circa Survive, Vela Ceras et Sianvar, le quatuor de Cleveland nous livre un album singulier et inspirant.

Fondée en 2009 dans l’état de l’Ohio, la formation ne chôme pas. Ces derniers ont trois albums à leur actif, dont l’album indépendant Curses (2012) et le EP This House Is Old And Filled With Ghosts (2013). Mais ce n’est qu’en 2013 que l’on reconnait véritablement leur importance sur la scène musicale américaine alors que le Cleveland Scene Music Awards déclare Ohio Sky comme le meilleur groupe rock local.

Le groupe fait peu de bruit sinon. Celui-ci donne quelques concerts aux côtés de grosses pointures telles que Seether et Torche, mais il arrive bien plus souvent qu’il partage la scène avec des formations émergentes, cantonnant ainsi leur musique à un public plus restreint. Pourtant inspirante, inspirée et profondément puissante, la musique d’Ohio Sky mériterait l’attention de la radio et des médias américains. On passe encore une fois à côté de quelque chose. Pour ma part, je ne me suis pas fait prier. J’écoute inlassablement l’album, écoutant titre après titre, sans en sauter un seul.

«Momento Mori» est mon morceau préféré, de par sa puissance, son effervescence, la technique de son impeccable derrière les guitares, la voix et la basse saturées de distorsion. Idem pour «Vulture Cascade», la pièce finale de cet opus. Or, certains titres plus doux, plus commerciaux tels que «Changing Earth» et «Holy Week» me rejoignent eux aussi. Presque cinématiques, ces dernières chansons donnent le goût d’écrire un film muet, basé exclusivement sur l’image et la musique, des paysages de journées d’été pluvieuses sous les viaducs, des plans fixes sur des horizons où se dessinent les profils de pylônes, de derricks et de gratte-ciel, avec en toile de fond un soleil pale, mais obstiné qui vient rehausser le gris romantique des villes ouvrières du Midwest américain. La métaphore est encore plus palpable en écoutant «Transformations». Et pendant ce temps, une fleur de macadam pousse à travers la boue, une goutte de pluie tombant sur l’un de ses pétales. Moi, c’est ce que cette musique me dit.

Dann

19 mars 2016

 

Vinny DiFranco- Vocals/Rhythm Guitars

Michael Bashur — Bass

Eric Bambic-Drums

Patrick Finegan-Keys/Synth

 

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