Après en avoir mis plein la vue aux spectateurs de la Salle Multi de Québec, la formation de métal extrême Carach Angren était de passage dimanche à Montréal en compagnie de Mors Principium Est, Wolfheart et Valfreya pour nous offrir une performance haute en couleur, et ce, à guichet fermé.

Un départ un peu cahoteux

Dès mon entrée au Petit Campus, je constate que la salle est déjà bondée, c’est donc devant un parterre bien rempli que la formation montréalaise Valfreya entame la soirée. Cela étant dit, la foule n’était pas spécialement réceptive, je crois que nous avons tous ressenti un manque quelque part durant cette première partie. Il faut dire que Valfreya ne jouit pas d’un son particulièrement bon pendant leur performance, et malheureusement ça a miné un peu mon enthousiasme. C’est bien dommage.

Du death métal mélodique de qualité exceptionnel

Vint ensuite la formation finlandaise Wolfheart, qui eut droit un accueil très chaleureux du public. Ils ont débuté leur prestation par Everlasting Fall, qui possède une intro au rythme lent absolument parfaite pour mettre dans l’ambiance. J’assistais à une performance de Wolfheart pour la première fois et leur death métal mélodique a vraiment su me charmer. Considérant les gens qui hurlaient de satisfaction à chaque intro au piano, nous étions beaucoup à apprécier. Le parterre fut à son plus intense durant la pièce Breakwater, qui au dire du chanteur Tuomas Saukkonen est la plus rapide de leur répertoire. Celui-ci encourageait d’ailleurs la foule à s’activer dans le mosh-pit. À la fin de leur dernière chanson, l’assistance à scander en cœur un « one more song » plein d’espoir, mais en vain.

Après l’excellente prestation de Wolfheart, ce fut au tour de leurs compatriotes de la formation Mors Principium Est de nous en mettre plein la vue. Les musiciens n’ont pas été en reste et nous ont offert dès les premières notes une performance très haute en énergie et où le mosh-pit était à l’honneur. Le groupe avait la chance d’avoir un son de qualité, nous étions en mesure d’apprécier pleinement leur death mélodique. J’ai particulièrement aimé leur interprétation de Sinners Defeat et Apprentice, mais toutes les pièces étaient superbement jouées. Ils ont maintenu une bonne présence sur scène, tout leur set a été exécuté avec justesse, et dans l’ensemble, ils ont reçu l’accueil de plus brutal de la soirée.

Du théâtre sanglant

Après ce beau partage d’énergie, nous étions fin prêts pour la théâtralité morbide légendaire de la formation néerlandaise Carach Angren. On a pu entendre la foule s’impatienter en scandant le nom du groupe à tue-tête pendant de longues minutes avant que le quatuor ne s’amène finalement sur scène pour nous servir leur black symphonique avec une intensité à couper au couteau. Ils interprétèrent d’abord Charlie, le classique refrain « Bitch ! Slut! Whore! Cunt » a donné le ton de leur performance. Au moment de jouer Blood Queen, leur art du spectacle a eu de quoi satisfaire les amateurs d’horreur, alors que Seregor découvrit un mannequin qui était demeuré caché, pour mieux l’agresser et ensuite l’égorger sauvagement. Une scène de pure brutalité ! Carach Angren a joué ses meilleurs succès, dont The Carriage Wheel Murder, The Sighting is a Portent of Doom et Bloodstains on the Captain’s Log.

En bref, malgré un départ un peu difficile en raison de problèmes de son, on peut cependant affirmer que la soirée fut un franc succès. Nous avons eu droit à des performances de qualité exceptionnelles qui ont généré une veillée riche en action et en intensité.

Texte: Isabelle Sullivan

Photos: Mélany Champagne