Forts de 2 albums complets ainsi que d’un EP parus à ce jour, la formation Suisse ABRAHAM nous propose ici un album fort élaboré et vaste, constitué de 19 pièces (oui oui! ) ainsi que d’un peu moins de deux heures de musique. Habituellement lorsque je fais une critique et je vois 19 titres, eh bien je me dis , coucou le grindcore ou le powerviolence! héhé.Eh bien, non! Et le tout sur Pelagic record (Bison, God is an astronaut, Kruger).

Ici nous avons droit à un album très complexe, atmosphérique, corrosif, agressif et regorgeant d’émotions refoulées prêtes à nous engloutir. Un Post-métal, Post Hardcore, j’ai catégoriser mais Post-métal en dit long, même si en même temps c’est un terme un peu « fourre-tout »!.

Après cette écoute, voir plutôt ce voyage, car les pièces sont si bien entremêlées et fondues ensembles, que l’on ne sait plus si on a changé de titre ou non. J’ai dû regarder l’écran à quelques reprises pour m’assurer si oui ou non j’étais toujours à la même piste. Par moments j’avoue avoir été un peu malaisé, mais je m’y suis fait. Cet album gagne à être réécouté, chose que je vais faire.

On a ici affaire à des musiciens inspirés de groupes tels que Neurosis, Isis, Cult of luna, pour ne nommer que ceux-là et rester dans les gros noms. Je dirais que cet album est une maturation très intéressante résultante de leurs deux premiers albums « An Eye On The Universe » (2011) et  « The Serpent, The Prophet & The Whore »(2012).Le premier étant plus ambient et atmosphérique, shoegaze même , alors que le second se voulait plus métal dans la structure la composition. Bref ces deux albums sont excellents, mais leur tout dernier atteint une belle maturité.

La première chanson « I ride the last sunrise » nous initie de façon assez rapide dans le monde de Abraham. Les harmonies vocales sont assez chaotiques et discordantes. Nous avons droit à des « clean vocals » pour toute la durée de cette première offrande. La compo est riche très originale et variée, des guitares dissonantes, des percussions super élaborées et progressives.

Plus on avance dans les méandres de cet univers glauque, triste, rageur emplis de paysages divers et de sonorités très élaborées, plus on ressent l’influence métal dans la composition de l’album. Et ce même au niveau vocal: on peut discerner une inspiration « Black-métallienne », surtout à partir de « Rise, Goddess ». La pièce « wanderer » me fais penser à l’univers post-apocalyptique de VOIVOD et à la sonorité spéciale de « TAU CROSS ».

« Hyperoïne » incorpore plusieurs éléments électroniques, voire industriel, mais pas au premier plan, mais plutôt inclus dans ce mélange hétéroclite de sons et de riffs. « Invocation » se veut plus tribal, plus ésotérique. J’adore cet aspect, la lenteur des dires et de l’ambiance, la lourdeur, avec des percussions lancinantes et précises. Bel interlude. Je pourrais presque écrire un essai sur cette œuvre musicale tant elle est travaillée et vaste. Et ce n’est pas l’envie qui me manque ! Mais si vous aimez les ambiances chaotiques, le désespoir, la rage, l’émotion sincère, ainsi qu’une certaine beauté dans votre musique, embarquez dans cette envolée musicale qui, selon, moi serait magistrale LIVE avec des visuels.

Pour les fans de HIS HERO IS GONE, ISIS, NEUROSIS, ISIS, CULT OF LUNA, LIGHT BEARER etc…

Un gros 9/10 pour moi et je cours m’acheter l’album en vinyle ! Sur 4 disques et Gatefold !!!

Date de sortie : 11 mai 2018

Étiquette : Pelagic Records

Texte: Martin Desbois

Acheter votre copie numérique via le Bandcamp du groupe ICI

Ou la version CD et vinyles sur le site de Pelagic Records ICI