Une nouvelle parution québécoise a attiré notre attention. Le duo de bass-taping sherbrookois Charley Déguédine présentait son album éponyme au début du mois de juin. Le groupe propose une musique complètement déjantée, absolument originale et expérimentale, inspirée des plus grands bassistes de l’histoire, avec Les Claypool en tête de liste. Les deux bassistes sont très impressionnants. La complexité de leurs lignes mélodiques laisse souvent pantois. Les textes, parfois socio-politiques, souvent chantés avec un ton clownesque, posent de grandes questions de façons amusantes. Les artistes jouent avec le plus grand des sérieux.

La production faites maison a toutefois quelques défauts, les voix sont un peu relayées en arrière-plan rendant parfois difficile la compréhension des mots. Rythmiquement aussi, il y a quelques légers problèmes. Il serait probablement bénéfique pour le groupe d’obtenir les services d’un batteur en mesure d’accoter les lignes mélodiques avec autant de vigueur qu’elles le méritent, mais je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire. En somme, nous avons tout de même droit à une parution très intéressante d’un groupe qui ne pourra que s’améliorer avec les années. Loin d’un album parfait (mais pas si loin non plus), le premier Charley Déguédine propose une musique totalement nouvelle et intense. La complexité musicale est précisément ce qui vient captiver l’attention de l’auditeur. Il faudrait par contre y ajouter certains temps morts pour donner une plus grande musicalité aux pièces. Les compositions devront incorporer des nuances plus drastiques afin de permettre à l’auditeur et aux musiciens de reprendre un peu leur souffle. On souhaiterait y entendre davantage de moments ambiants, et y entendre certaines lignes mélodiques moins martelantes, mais en résumé; impressionnant et innovateur.

7/10

Meilleures pièces:
Hey Ho
La Belle Province

Texte: David Atman