C’est avec un très grand plaisir que j’ai rencontré le groupe français Vulcain lors de leur passage à Montréal dans le cadre du festival Wings of metal en septembre dernier. Pour les gens qui ne connaissent pas Vulcain, il a été un groupe culte du hard rock métal français créé en 1981. Pendant longtemps le groupe a été décrit comme le «Motörhead français».

Après un passage à vide, séparation du groupe et reformation en 2009; l’effervescence des fans du groupe donne assez d’énergie pour que les gars repartent la machine. En 2014, Vulcain réenregistre son album Rock and roll secours paru en 1984. Plusieurs spectacles en sol européen et maintenant les cousins sont chez nous 😉 30 ans plus tard Vulcain est encore bien vivant!

À quelques heures de leur spectacle montréalais, nous nous sommes rencontrés dans un charmant petit hôtel du centre-ville. La bonne humeur était au rendez-vous…
Bonjour chers lecteurs de Daily-rock Québec, nous sommes en compagnie de Daniel, Vincent et Marc du groupe Vulcain.

Bienvenue à Montréal, c’est un immense plaisir de vous rencontrer aujourd’hui!

Merci beaucoup, et merci de nous rencontrer 😉 Content d’être chez vous. Ça va super bien surtout avec tout ce que tu viens de dire sur nous (rire)

Comment se sent Vulcain 30 ans plus tard?

En fait, nous avons fait une pause pendant 10 ans, mais beaucoup de fans nous réclamaient notre retour et nous avions envie de rejouer ensemble!! Nous sommes remontés sur scène avant tout pour le fun — pas de galère, rien du tout, que pour le plaisir.

Mais voilà c’est parti au-delà de nos espérances. Dès notre reformation, nous avons fait plein de festivals dont en autre le Hellfest, un des plus gros festivals en France, quelques dates avec Motörhead, que des bonnes choses…

Cela nous a permis d’aller jouer, tout récemment, dans des festivals en Allemagne et en Espagne. On a vu que notre retour avait un grand intérêt. Nous nous faisions plaisir, mais en même temps il y avait de la demande.

Alors lorsque Annick Giroux nous a invités à jouer à Montréal, pour nous ça a été super satisfaisant.

Vous faites une petite tournée de trois dates au Canada: Montréal, Québec et vous allez pour la première dans le Canada anglophone. Comment vous envisagez cela?

(Éclat de rire) on va voir, c’est une nouvelle aventure 😉 C’est un peu comme lorsque nous sommes allés jouer au Marquee à Londres.

Comment avait été l’accueil à ce moment-là?

Très très bien, surtout qu’à l’époque on tournait et on faisait des échanges de dates avec un groupe anglais de Londres qui s’appelait Chariot et comme les fans anglais savaient que nous étions copains avec le groupe cela a très bien été. On a fait deux fois le Marquee.

Une des deux fois c’était assez rigolo… c’était un peu avant le gros festival à Donington le Monster of Rock. Il y avait à ce moment, un public très international (français, espagnol, italien, etc.), mais la deuxième fois, c’était seulement une foule anglaise ça a été bien été aussi 😉 Maintenant plus rien ne nous fait peur. (rires)

Vous avez été étiqueté dès votre début de carrière comme le Motörhead français, comment avez-vous vécu avec cette étiquette?

Nous étions des fans de Motörhead alors cela nous a flattés c’est tout!

Je crois qu’on plait aussi à Motörhead (rires), Lemmy lui-même nous avait demandé de faire leur date parisienne avec eux il y a quelques années.
Vos plus grandes influences musicales:

Forcement Motörhead mais plein de vieux groupes de rock and roll comme MC5 Grand Funk Railroad, Ted Nugent… Qui est qu’on peut dire enfin. Les vieux de la vielle quoi!!! 😉

Avez-vous déjà pensé essayer de percer le côté américain?

Nous n’avons pas cherché plus que ça.

Aujourd’hui, on s’aperçoit que c’est possible de passer les frontières, mais dans les années 80 quand nous commencions, on nous a bien fait comprendre que chanter en français cela nous fermait les portes pour l’international. Nous n’avons donc jamais poussé plus que ça. À cette époque, nous nous sommes aperçus que nous vendions quand même des albums. Quoique c’était des albums piratés et à des fans en Amérique du Sud. On voyait qu’à l’étranger il y avait de l’intérêt pour notre groupe. Mais nous n’avions jamais fait de plan pour le marché américain.

En 30 ans la musique a changé, la proximité avec les artistes, le piratage des albums, Internet, Facebook, etc. Qu’est ce que cela a changé pour vous?

Cela n’a pas vraiment changé grand chose pour nous. Bien sûr, on travaille différemment pour la promotion qu’il y a 30 ans. Mais pour les enregistrements de disques, tout est encore pareil. C’est bien et pas bien en même temps. Avec la nouvelle technologie, nous sommes un peu noyés dans cette masse, mais nous avons la chance d’avoir un nom qui ressort au milieu de tout ça. Non nous ne sommes pas perturbés par l’évolution des choses.

En 30 ans les fans ont changé?

Ce qui est marrant maintenant c’est qu’ils viennent maintenant avec leurs gosses (grands rires)

C’est rassurant, nous avons fait beaucoup de festivals et même des festivals pas forcément branchés hard rock… des festivals beaucoup plus generalists. On s’aperçoit qu’il y a beaucoup de jeunes fans à l’avant de la scène à chacun des festivals qui avait entendu parler de Vulcain. Comme tu dis, d’un groupe légendaire, cela nous gêne toujours de dire ça. Mais si nous sommes devenus une légende ben tant mieux! (rires)

On sent que les gamins ont envie de venir voir un vrai groupe de rock.

Vous êtes venus seulement en 2010 au Québec, comment cela s’est-il passé?

Nous avons été énormément surpris de l’accueil. Il y a 5 ans, lorsque nous sommes venus jouer aux Katacombes, le public était super bien, à fond, à sauter partout… on ne s’attendait vraiment pas à ça.

Pourquoi qu’une seule fois au Québec en 30 ans?

On nous ne l’a jamais proposé!!

Les structures avec lesquelles nous travaillions (compagnie de disques, gérance) n’ont jamais poussé la chose. À cette époque, peu de groupes français traversaient l’Atlantique, c’est beaucoup mieux maintenant par contre.

On voit maintenant des groupes comme Black Bomb A, Mass Hysteria Lofofora viennent jouer au Canada, disons la vague de groupes après nous.

Ce qui est bien; c’est qu’on est content d’avoir un public jeune qui vient nous voir et c’est sympa de voir qu’on a un grand respect de ces groupes-là également.

Pour des groupes comme Lofofora, Mass Hysteria, Vulcain c’est respect!!!!!

La force de Vulcain c’est un peu comme Motörhead, c’est du rock and roll, du vrai pur et dur. Pas de déguisement, pas d’artifice. Je crois que c’est cela qui plait aux gens en France ou à l’international. C’est que les gens nous reconnaissent à travers ce style brut et simple.
Possibilité d’un prochain album?

On y travaille doucement, nous ne nous mettons pas de pression. On gère le tout nous même. On fait comme on veut quand on en a envie.

Un dernier mot pour nos lecteurs

Merci à tous et continuez à nous soutenir pour que nous puissions revenir au Québec bientôt.
Un merci spécial à Annick Giroux pour l’aide apportée pour rendre cela possible.

Entrevue réalisée par Nicholas Dumont

Photo: Wayne William Archibald